Rwanda : Kagame dénonce les sanctions américaines
Le Monde.fr avec AFP |
Le président rwandais Paul Kagame a dénoncé, vendredi 4 octobre à Kigali, les "injustes" sanctions américaines qui bénéficient aux "ennemis" du pays au nom de la lutte contre le recrutement d'enfants soldats.
Les Etats-Unis ont annoncé jeudi avoir sanctionné le Rwanda en raison de l'enrôlement d'enfants soldats par la rébellion du M23 en République démocratique du Congo (RDC), un mouvement que Kigali est accusé de soutenir. Kigali, en vertu de la loi américaine de 2008 sur la protection des enfants soldats, se voit ainsi privée d'aide militaire pour l'année budgétaire 2014.
Dans un discours devant le Parlement à l'occasion de la prestation de serment des nouveaux députés, le président Kagame a estimé que ces accusations et les sanctions bénéficient aux "ennemis de notre pays qui tentent de détruire ce que nous essayons de construire (...) aux gens qui jettent des grenades à Kigali et tuent nos enfants".
Il a dénoncé "ces meurtriers qui vivent en RDC (...) certains vivant en Afrique du Sud", en allusion aux dissidents en exil et aux rebelles des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) basées dans l'est de la RDC, frontalier du Rwanda et que Kigali rend responsable des attaques à la grenade sur son territoire.
"DISCRIMINATOIRE"
Par ailleurs, plusieurs anciens proches du président Kagame – dont l'ancien chef d'état-major Faustin Kayumba Nyamwasa – ont fait défection sont réfugiés en Afrique du Sud. Kigali accuse les FLDR d'être formées d'anciens responsables du génocide de 1994 au Rwanda et de combattre aux côtés de l'armée congolaise dans l'est de la RDC.
"Je ne comprends pas pourquoi le Rwanda est traité de manière discriminatoire et avec autant d'injustice", a déploré le président Kagame en estimant que "le Rwanda est jugé et rendu responsable des erreurs des autres".
"Des accusations sont portées contre nous à propos d'enfants soldats en RDC, et la RDC n'est pas inquiétée, et à sa place c'est nous qui sommes visés", a-t-il dénoncé. "Nous n'allons pas être jugés sur le nombre de femmes que nous avons au Parlement (...), sur le nombre d'enfants qui vont à l'école... Cela ils ne le mentionnent qu'en passant, et ne font que nous accuser pour des enfants-soldats en RDC", a-t-il encore regretté.
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