Assassinat du président Habyarimana : un ex-bras droit de Kagame souhaite une confrontation avec lui
Théogène Rudasingwa, un ancien bras droit du président rwandais, aujourd'hui passé dans l'opposition en exil, a demandé à être confronté à Paul Kagame sous une supervision internationale pour prouver que l'actuel homme fort de Kigali est le principal responsable de l'assassinat du président Juvénal Habyarimana dans la soirée du 6 avril 1994.
L'assassinat de ce président hutu est considéré comme l'élément déclencheur du génocide d'avril à juillet 1994 qui a fait, selon l'ONU, près de 800.000 tués, essentiellement au sein de la minorité tutsie.
« J'invite le président Paul Kagame à se soumettre avec moi au détecteur de mensonge (test polygraphique), sous la supervision internationale, sur la question de savoir qui a abattu l'avion du président Habyarimana en 1994 », déclare, sur sa page facebook, cet ancien directeur de cabinet de l'actuel chef de l'Etat rwandais.
« Nous pourrions tous les deux nous soumettre au détecteur de mensonge sous les auspices d'un panel d'enquêteurs internationaux constitué par l'Union Africaine et les Nations Unies », poursuit l'accusateur, qui est également ancien secrétaire général du Front patriotique rwandais (FPR), le parti du président Kagame.
« En avril 2012, j'ai témoigné devant la juge français Marc Trevidic, pour confirmer que le président Paul Kagame est responsable » de l'attentat contre l'avion du président Habyarimana, rappelle cet ex-ambassadeur du Rwanda aux Nations Unies.
Rudasingwa a fait cette déclaration en réaction à certains internautes rwandais qui l'accusaient, après son témoignage, le 14 octobre dernier devant la justice espagnole, de porter des accusations mensongères comme le président Kagame.
Le juge Andreu Merelles avait en février 2008 émis 40 mandats d'arrêt à l'encontre d'officiers supérieurs de l'armée rwandaise pour actes de génocide, crimes contre l'humanité, crimes de guerre et terrorisme commis au Rwanda et en République démocratique du Congo (RDC) entre le 1er octobre 1990 et 2002.
A l'origine des mandats d'arrêt, la mort de neuf ressortissants espagnols massacrés dans le nord du Rwanda en janvier 1997. Il existe aussi, selon la justice espagnole, suffisamment de preuves contre l'actuel président rwandais Paul Kagame pour l'inculper pour crimes de guerre. Toutefois, il ne peut être poursuivi en raison de l'immunité accordée aux chefs d'Etat encore en exercice.
Parmi les personnalités visées par les mandats espagnols, figure l'ancien chef d'Etat-major de l'armée rwandaise, le général Faustin Kayumba Nyamwasa, aujourd'hui exilé en Afrique du Sud et qui milite, avec Rudasingwa, au sein d'un parti d'opposition en exil qu'ils ont fondé avec d'autres transfuges de l'actuel régime.
Le général en exil plaide son innocence. Dans un entretien accordé à RFI en juillet dernier, il déclarait : « En ce qui me concerne, oui, je suis prêt à rencontrer le juge espagnol. Je lui donnerai les preuves dont je dispose et je laverai mon nom ».
Oeildafrique.com avec l'APA
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