Avec notre correspondante à Kigali,
Le message est fort. Le Rwanda fait désormais partie des pays qui ne recevront pas d'aide militaire américaine, en vertu de la loi de 2008 sur la protection des enfants soldats (le Child Soldiers Accountability Act). Le soutien du Rwanda au M23, accusé d'enrôlement d'enfants, a été pointé par la secrétaire d'Etat adjointe pour l'Afrique, Linda Thomas-Greenfield, lors d'une vidéo-conférence depuis Washington.
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« Nous venons juste d'annoncer [la liste] des pays qui sont sanctionnés et le Rwanda fait partie de ces pays. Notre but est de travailler avec ces pays qui ont été listés afin de s'assurer que toute implication dans les enfants soldats, toute implication dans le recrutement d'enfants soldats, s'arrête. Dans ce cas-là (du Rwanda, ndlr), c'était en relation avec le M23 », a détaillé Linda Thomas-Greenfield. Washington précise que des recrutements et kidnappings d'enfants ont même eu lieu sur le territoire rwandais.
« Aucune preuve », selon Kigali
Kigali se voit ainsi privée d'assistance américaine en termes de formation et d'entraînement militaire pour l'année budgétaire 2014. Mais l'impact de cette décision est surtout diplomatique.
Après avoir pendant longtemps été l'allié de Kigali, les Etats-Unis haussent le ton. Déjà, en juillet 2012, une enveloppe de 200 000 dollars de formation militaire avait été gelée. Plus récemment Washington avait exhorté Kigali à cesser de soutenir le M23.
Le porte-parole de l'armée rwandaise a estimé «surprenant que le Rwanda soit responsable de problèmes qui ne sont pas dans ses pratiques», et jugé que cette décision n'était «basée sur aucune preuve, ni fait». Malgré tout, il a estimé que la collaboration entre Kigali et Washington demeurait «forte».
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