Un "plan Marshall" pour l'est de la RDC mis en place par la Belgique?
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La Belgique a entrepris de fédérer les efforts de la Banque mondiale, de l'Union européenne et de sa propre coopération en faveur d'un développement socio-économique de l'est de la République démocratique du Congo (RDC) et de son voisinage, afin de favoriser le retour de la paix dans la région des Grands Lacs, ont indiqué mardi soir les ministres belges des Affaires étrangères et de la Coopération, Didier Reynders et Jean-Pascal Labille, à l'issue d'une rencontre à New York avec le président congolais Joseph Kabila.
"La Belgique est un peu l'initiateur, du fait de son expertise, mais c'est un projet collectif", a souligné M. Labille devant quelques journalistes belges et congolais, après avoir évoqué lundi une sorte de "plan Marshall" pour la région des Grands Lacs, en proie à des décennies de troubles qui ont fait des millions de morts et qui se poursuivent aujourd'hui, principalement dans la province du Nord-Kivu (est de la RDC), voisine du Rwanda - un pays accusé par Kinshasa et l'ONU de soutenir la rébellion du Mouvement du 23 mars (M23).
La Banque mondiale a prévu de réserver un milliard de dollars à des projets, de préférence en coopération transfrontalière dans la région. L'Union européenne est aussi un important bailleur de fonds et M. Labille espère se rendre à Kinshasa à la mi-octobre en compagnie du commissaire européen au développement, Andris Piebalgs.
M. Labille a assuré à l'agence BELGA que le président Kabila s'était montré favorable à un tel projet, affirmant qu'il souhaitait plutôt "construire un pont vers le Rwanda qu'un mur" entre les deux pays, à couteaux tirés en raison du soutien présumé de Kigali au 23 mars (M23), une rébellion qui contrôle encore une zone d'environ 700 km2 dans la province du Nord-Kivu (est de la RDC).
Mais des négociations à l'issue incertaine sont en cours entre le gouvernement de Kinshasa et le M23 à Kampala, la capitale ougandaise.
Le Rwanda s'est aussi montré intéressé par de tels projets de coopération, a souligné M. Labille, qui s'est déjà rendu à plusieurs reprises en RDC, au Rwanda et au Burundi.
Outre le message de paix et de sécurité, il s'agit de "porter un message de développement", a renchéri le ministre des Affaires étrangères, Didier Reynders.
"La Belgique peut réorienter une partie de ses moyens, mais cela doit être tourné vers l'est du Congo" et son développement économique, a-t-il expliqué.
Selon M. Labille, les projets en question devraient notamment concerner les secteurs de l'énergie, de l'eau, de l'agriculture et du commerce transfrontalier, avec, pour la Belgique, une "forme de réorientation" des fonds de la coopération au profit des deux Kivu (nord et sud), mais sans abandonner les autres provinces de la RDC.
"L'élément essentiel, c'est d'assurer un avenir à l'ensemble de cette population et un développement socio-économique à l'ensemble de ces pays de la région des Grands Lacs", a-t-il fait valoir.
M. Kabila n'a pour sa part, conformément à son habitude, fait aucune déclaration lors de cet entretien, qui s'est déroulé dans un grand hôtel newyorkais.
Le président Kabila devait ensuite rencontrer, toujours dans sa suite du New York Palace, le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, présent à New York pour la 68ème Assemblée générale des Nations Unies.
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