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Friday 7 June 2013

Julien Paluku : « il faut démocratiser les institutions de Kigali ! »

Julien Paluku : « il faut démocratiser les institutions de Kigali ! » 
Kinshasa, le 07/06/2013 

« La paix dans la région des Grands Lacs passe essentiellement par la démocratisation effective des institutions au Rwanda », déclare Julien Paluku, Gouverneur de la Province du Nord-Kivu. L'homme croit dur comme fer que c'est par un dialogue officiel et ouvert entre le pouvoir de Kigali et les rebelles des Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda (FDLR) notamment, qu'une paix durable pourra s'installer dans la région. Un argument qui tombe après que la Tanzanie ait refusé d'envisager toute démarche de réparation diplomatique avec le Rwanda toujours agacé dit-on, par les propos du président Jakaya Kikwete. Celui-là même qui avait ouvert le bal en proposant le plus officiellement du monde, cette formule magique qui indispose au Rwanda, tous les démons des conflits récurrents des Grands Lacs. 

Julien Paluku qui gère depuis plus de cinq ans la province problématique du Nord-Kivu estime que tous les rwandais se trouvant à l\'extérieur ne doivent pas être considérés comme des génocidaires. Puisque, soutient-il, parmi eux l'on distingue trois catégories des personnes. Il y a d'abord, les hommes les plus recherchés de la justice internationale. Des véritables criminels qui ont perpétré le génocide au Rwanda en 1994. Ces individus, bien qu'appelés à faire amende honorable auprès de leurs compatriotes pour les crimes imprescriptibles et crimes de génocide commis contre leurs propres frères, devraient avoir un traitement beaucoup plus sévère de la part du gouvernement rwandais. Il y a ensuite, les réfugiés politiques rwandais qui fuient le régime monolithique et la terreur installés à Kigali, depuis 19 ans et dont on ne sent pas la moindre tendance de partage du pouvoir entre tous les fils et filles du Rwanda. L\'illustration est la condamnation d'une opposante de renommée internationale, madame Ingabire dont le seul péché aura été d'avoir osé se présenter candidate à la présidentielle 2010 à Kigali. Elle a été condamnée à 8 ans de prison ferme, peine qui s'étendra jusqu\'en 2018. Tout ceci, afin de l\'empêcher de rééditer l'exploit, en tentant encore de se représenter au rendez-vous de la présidentielle 2017. C'est ici que le Gouverneur Julien Paluku étale son exaspération et appelle le Président Paul Kagame à dialoguer avec cette catégorie des rwandais qui n\'ont rien à avoir avec le génocide mais à qui l'on a toujours collé ces crimes contre leur silence.

Il y a, enfin, ces autres rwandais que le génocide a trouvé à fleur d'âge, alors mineurs (moins de 18 ans en 1994). Ces inconscients d'hier sont gratuitement taxés de participation au génocide alors qu'ils n'étaient ni de près, ni de loin mêlés aux atrocités de 1994. A cette catégorie, il convient d'associer tous ceux qui sont nés à l\'extérieur du Rwanda, c\'est-à-dire, pendant tout ce temps de refuge. A ce jour, leur âge est compris entre 19 ans et près de 35 ans. A ceux-là, il ne doit pas leur être attribué l\'idéologie du génocide car n\'ayant ni l\'âge de la raison au moment du crime, ni avoir été présents sur le sol rwandais en ces temps là parce que nés en dehors du pays. 

Pour l\'Autorité provinciale du Nord-Kivu les propos du Président tanzanien concernent les deux dernières catégories des rwandais qui sont totalement exclus de la gestion politique de leur pays, le Rwanda. Évoquer cela n\'est ni se faire porteur de l\'idéologie du génocide, ni être porte-parole des FDLR. 

La RDC, grand modèle de la démocratie politique pour les Etats des Grands Lacs

Le récent sommet de l\'Union africaine (UA) couplé avec le 50ème anniversaire de cet organisme, qui s\'est tenu le 26 mai à Addis-Abeba, en Ethiopie, s\'est clôturé sur une note de recommandations, qui ont laissé un goût amer à certains pays participants.

De ces recommandations l\'une d\'entre elles, focalisée sur la situation d\'insécurité prévalant dans les pays de la sous-région des Grands Lacs, s\'est avérée comme un pavé jeté dans la marre, par le président tanzanien, Jakaya Kikwete. Faisant l\'analyse des conflits récurrents qui minent la sous-région. Kikwete a, à cette occasion, demandé à ses pairs dont les pays sont concernés, à entretenir la culture du dialogue. En d\'autres termes, il a demandé à ce que ces pays se mettent autour d\'une table avec ceux qui sont les auteurs de ces conflits, autrement dit, les rebelles. Une catégorie que l\'on trouve aussi bien au Rwanda avec les FDLR, en Ouganda avec l\'ADF/NALU et en RDC avec le M23 et quelques satellitaires. 
De ce point de vue, la RDC est déjà engagée dans un processus engagé sur cette voie. Ce qui justifie l\'organisation des assises en cours à Kampala en Ouganda, sous l\'arbitrage d\'un négociateur dont la neutralité ne cesse de faire douter les Congolais. Bien que ce forum n\'offre pas encore toutes les garanties, l'Ouganda étant les pieds et les mains, impliqué dans le financement et la fourniture au M23 en hommes et en armes de guerre, l\'espoir demeure, estiment les organisateurs de ce processus politique. 

Mais, cette question ne relevant pas que de la RDC, il est indiqué que cela soit utile pour l\'ensemble des pays de la sous-région. Comme c\'est le cas du Rwanda et de l\'Ouganda, deux pays qui ne sont pas non plus exempts de la présence de l\'activisme des rebelles. C\'est ce qui a poussé le président tanzanien à exhorter ces pays à opter pour la voie du dialogue, de négociation avec leurs compatriotes respectifs en rébellion. Proposition pertinente saluée par le reste de la communauté internationale, en commençant par Ban Ki-moon, le Secrétaire général des Nations unies.
Mais, loin de réunir l\'unanimité, Kigali a trouvé à redire, estimant ne pas se sentir intéressé par cette proposition. Point de vue exprimé par Louise Mushikiwabo, ministre rwandaise des Affaires étrangères, qualifiant d\' \"aberrant\" les propos du président de la Tanzanie, ajoutant que les FDLR sont un groupe de génocidaires qui ont quitté le pays, après avoir participé à l\'élimination de plus d\'un million de Rwandais. Elle a, en outre, laissé entendre que ceux qui pensent que le Rwanda devrait s\'asseoir à la table de négociations avec les FDLR ne savent pas de quoi ils parlent.
Réagissant à ces propos, l\'ambassadeur de la Tanzanie en RDC, Emedy Ngaza a tenu à fixer l\'opinion sur le bien-fondé de la proposition du président tanzanien. C\'était le mardi 4 juin. Radio Okapi qui s'est fait l\'écho de cette réaction, signalait entre autres propos que \" La déclaration du président tanzanien n\'a rien de polémique. D\'ailleurs, poursuivait-il, elle a été saluée en RDC, par l\'Ouganda ainsi que par le S.G de l\'Onu. Cela signifie tout simplement que les belligérants s\'engagent à dialoguer pour que la paix soit restaurée \". Il a noté que son pays n\'est pas en crise diplomatique avec le Rwanda. \" Il s\'avère que la déclaration n\'a pas été bien accueillie par les autorités rwandaises. Mais, il est un fait que la Tanzanie et le Rwanda font toujours partie de la communauté des Etats de l\'Afrique de l\'Est \", a-t-il signifié.

La même source indique que l\'ambassadeur du Rwanda à Kinshasa, Armadin Rugira, a réaffirmé la position arrêtée par son gouvernement par la bouche de la ministre des Affaires étrangères.

Tout compte fait, l\'ambassadeur tanzanien en RDC, a rejeté toute idée pour Dar-es-Salam de s\'excuser auprès de Kigali. \" S\'opposer à la proposition du président tanzanien d\'un dialogue entre les belligérants de chacun des pays respectifs, équivaut au refus d\'une paix durable dans la sous-région des Grands Lacs, peut-on retenir en substance. Comme quoi, la proposition du président Jakaya Kikwete a soulevé d\'énormes vagues, particulièrement au Rwanda où la démocratie est un vain mot.

Aux yeux de Julien Paluku, Gouverneur du Nord Kivu, la paix dans la région des grands lacs passe par la démocratisation des institutions au Rwanda surtout et le dialogue avec les FDLR. 

Eugène Serufuli juge les faiseurs de guerre…

« Ceux qui font la guerre font une sale besogne. Julien Paluku et moi ne sommes ni ennemis, ni adversaires ». Propos occasionnels de l'honorable Eugène Serufuli Ngayabaseka, ancien gouverneur du Nord-Kivu du temps du Rassemblement Congolais pour la Démocratie (Rcd). « Il est déplorable que la population continue de vivre les affres de la guerre, des actes imprescriptibles, a-t-il déclaré. Il est temps que tout le monde se lève et que nous y mettions fin…Nous espérons qu'une solution viendra des négociations de Kampala entre le gouvernement et le M23.Toutes les options pour finir la guerre sont importantes… », a-t-il fait savoir sur la radio Kivu1 de Goma, le jeudi 06 juin 2013. 

L'élu de Rutshuru trouve mal de continuer de représenter une population éparpillée par les combats. Les uns en refuge en Ouganda et, les autres entassés dans des camps de déplacés autour de Goma. Cela a beaucoup duré, a-t-il indiqué avant de lancer un appel à toutes les populations de fiel électoral, le Rutshuru de ne pas se faire manipuler par des aventuriers de tous bords. Pour Serufuli, la guerre du M23 doit impérativement prendre fin et il faut qu'elle finisse vite. Répondant à une question concernant ses relations avec le gouverneur du Nord-Kivu, Serufuli a répondu qu'il n'est pas en conflit avec Julien Paluku : « nous ne sommes pas des ennemis, nous ne sommes même pas des adversaires », fin de citation.

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-“The root cause of the Rwandan tragedy of 1994 is the long and past historical ethnic dominance of one minority ethnic group to the other majority ethnic group. Ignoring this reality is giving a black cheque for the Rwandan people’s future and deepening resentment, hostility and hatred between the two groups.”

-« Ce dont j’ai le plus peur, c’est des gens qui croient que, du jour au lendemain, on peut prendre une société, lui tordre le cou et en faire une autre ».

-“The hate of men will pass, and dictators die, and the power they took from the people will return to the people. And so long as men die, liberty will never perish.”

-“I have loved justice and hated iniquity: therefore I die in exile.

-“The price good men pay for indifference to public affairs is to be ruled by evil men.”

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