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Tuesday, 25 June 2013

Curieuse disparition des militaires ougandais


CURIEUSE DISPARITION DES MILITAIRES OUGANDAIS

Après le refus des étudiants Rwandais de rejoindre le M23

Après le refus des étudiants rwandais de rejoindre les rangs du M23, c'est le tour de l'Ouganda de subir un revers au sein de son armée. Un nombre inconnu de militaires ougandais, ayant servi en Somalie au sein de la Mission de maintien de paix de l'Union africaine, se sont volatilisés dans la nature à la fin de leur mission. C'est la panique à Kampala où une chasse à l'homme a été déclenchée pour traquer ces fugitifs. Deux événements qui témoignent d'un changement de décor dans les Grands Lacs. Le Rwanda et l'Ouganda, principal soutien du M23, sont en déphasage avec leur opinion publique. La région des Grands Lacs bouge. A Kinshasa de bien percevoir le message.

Un nombre inconnu de militaires de l'armée ougandaise, « Uganda People's Defence Force (UPDF) », sont portés disparus, après avoir servi en Somalie dans le cadre de la Mission de maintien de la paix de l'Union africaine (AMISOM), a confirmé, sur Uganda Radio Network, le nouveau chef d'Etat-major de l'armée ougandaise, le général Katumba Wamala.

En Ouganda, une chasse à l'homme a été lancée pour traquer ces fugitifs. La disparition dans la nature de ces militaires ougandais, qui ont activement pris part à la guerre en Somalie à côté des troupes mobilisées dans le cadre de l'Amison, inquiète. Elle est tellement sensible qu'elle intervient dans un contexte de crise permanente dans la région des Grands Lacs.

Jamais deux sans trois

La désertion de ces militaires ougandais intervient juste après que des étudiants rwandais aient trouvé refuge en Ouganda, après avoir manifesté ouvertement leur refus de rejoindre, sur ordre du gouvernement rwandais, les rangs des rebelles du Mouvement du 23 mars (M23), qui combattent dans l'Est le gouvernement de la RDC.

La succession des faits soulève suffisamment d'interrogations. Car, à ce jour, le Rwanda et l'Ouganda sont toujours présentés comme le principal soutien du M23. Que des étudiants rwandais refusent de renforcer l'effectif du M23, et qu'en même temps, des militaires, de retour d'une mission de paix, tournent le dos à leur gouvernement, il y a de bonnes raisons d'approfondir le sujet.

Pour le cas spécifique du Rwanda, le refus de ses étudiants, poussés à s'enrôler de force dans le M23, donne la preuve, une fois de plus, de la grande implication du Rwanda dans l'action menée par le M23. Alors que, depuis les révélations contenues dans le rapport du groupe d'experts des Nations unies pour la RDC, le Rwanda a toujours nié son implication dans l'action du M23. Avec le temps, les masques ont fini par tomber, révélant au grand jour la main rwandaise dans ce feuilleton du M23.

Comme s'il n'en suffisait pas, c'est le tour aujourd'hui de l'Ouganda, présenté également par l'ONU comme probable soutien du M23, de subir un revers dans les rangs de ses hommes en armes.

Il est tout aussi évident que la désertion de ces militaires ougandais est le signe d'un malaise qui règne au sein de l'armée ougandaise, UPDF. En effet, comme à Kigali où des dissensions apparaissent de plus en plus au sein de l'armée du fait de la trop forte implication dans l'Est de la RDC, le même virus semble également avoir atteint Kampala.

Mais, la petite goutte qui a certainement fait déborder le vase dans la capitale ougandaise est cette nomination au sein des grandes instances de l'UPDF d'un des fils de Yoweri Museveni au grade de général-major. Celui-ci est pressenti comme le potentiel dauphin du président Museveni.

La désertion de ces militaires n'en serait, pensent certains analystes de la région, qu'une résultante. Il y a donc un malaise au sein de l'armée ougandaise. Mais, l'activisme de l'armée ougandaise dans la crise de la RDC serait aussi pour quelque chose dans les tensions qui rongent l'armée ougandaise.

Aussi, des sources concordantes estiment, au regard de la géographie de la région, que ces militaires déserteurs auraient peut-être pris la route de la RDC. Rien n'est impossible. Alors, pour quelle destination ? C'est là tout le problème.

Hypothèse probable

Pour l'instant, c'est peu probable qu'ils soient encore sous les ordres de Kampala. Car, ils font désormais l'objet d'une fatwa, comme confirmé par le général Katumba Wamala.

Entre le Rwanda et l'Ouganda, cette succession est le signe annonciateur d'un changement de donne dans la région des Grands Lacs. Ces actes de désobéissance annoncent quelque chose d'extrêmement bouleversant dans la région. Le malaise est le reflet des frustrations qui sont nées de la forte implication autant de Kigali que de Kampala dans la déstabilisation de la région. Maintenant, il se fait que les choses évoluent autrement, ramenant à la surface la face non encore révélée de l'iceberg.

Museveni et Kagame sont en train de vivre des revers qui annoncent de profonds bouleversements dans leurs pays respectifs. La fuite des étudiants rwandais, en désobéissance à un ordre de leur gouvernement, est la preuve de la rupture au Rwanda de Kagame avec l'opinion publique de son pays. Même cas de figure à Kampala où Museveni doit, lui aussi, gérer de profonds clivages au sein de son armée.

Dans tous les cas, ce qui se produit à Kigali et à Kampala doit faire réfléchir ces deux capitales. Elles doivent avoir à l'esprit la « leçon » qui leur a été donnée par le président tanzanien, les invitant à mettre en avant l'instauration du dialogue politique aussi bien en Ouganda qu'au Rwanda.

En ce qui le concerne, Kinshasa ne doit donc pas dormir sur les lauriers. Il faut anticiper les faits pour ne pas être pris de court le moment venu. La région des Grands Lacs est en ébullition. Il y a des mutations en vue. Kinshasa devait le saisir à temps pour qu'elles agissent en sa faveur. 




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-“The root cause of the Rwandan tragedy of 1994 is the long and past historical ethnic dominance of one minority ethnic group to the other majority ethnic group. Ignoring this reality is giving a black cheque for the Rwandan people’s future and deepening resentment, hostility and hatred between the two groups.”

-« Ce dont j’ai le plus peur, c’est des gens qui croient que, du jour au lendemain, on peut prendre une société, lui tordre le cou et en faire une autre ».

-“The hate of men will pass, and dictators die, and the power they took from the people will return to the people. And so long as men die, liberty will never perish.”

-“I have loved justice and hated iniquity: therefore I die in exile.

-“The price good men pay for indifference to public affairs is to be ruled by evil men.”

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