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Monday, 29 December 2014

[amakurunamateka.com] Mediafrik: Dr Paul Kananura répond aux questions sur la sécurité en Afrique

 


DR PAUL KANANURA : "La faiblesse structurelle de certains Etats africains ne les permet pas de faire face seul aux menaces du radicalisme et du fondamentalisme religieux"

Expert en Géopolitique et Politiques Publiques Dr. Paul Kananura est également Président de l'Institut Mandela qui se consacre aux missions stratégiques de promotion de l'émergence de l'Afrique et des valeurs de « Société ouverte » et de Paix grâce à une « diplomatie intellectuelle ». L'Institut mène des actions d'expertise et de lobbying pour l'émergence en Afrique. Ses propositions sont adressées aux pouvoirs publics, à la communauté internationale, aux acteurs privés et à la société civile pour prendre des décisions visionnaires. Dans le cadre du programme quinquennal « SPDA » (Sécurité, Paix et Développement en Afrique) de l'Institut Mandela, les réflexions stratégiques se sont orientées sur les questions de Sécurité et Stabilité, Jihadisme et Terrorisme en Afrique en 2014. A cet effet, une analyse globale a été menée sur les questions de sécurité et de terrorisme en Afrique, du chaos en RCA, de paix et de stabilité aux Comores, et du fondamentalisme et du jihadisme en Libye. « En 2015, nous privilégierons une approche régionale des questions de piraterie maritime, de sécurité et de désir d'émergence régionale dans le cadre d'un Cycle de conférences sur la gouvernance sécuritaire en Afrique avec un objectif de peaufiner l'Indice de Risque Sécuritaire (IRS) mesurant la capacité de résistance des pays face aux défis sécuritaires et du terrorisme » dira Paul Kananura qui ajoute que le Pool « Emergence » proposera également un cycle de conférence « Emergence de l'Afrique » en 2015. Ainsi, sa structure reste ouverte au partenariat avec tous les Pays pour y organiser certaines conférences.

En 2012, le MALI a connu des attaques terroristes au Nord, la France est intervenue pour freiner l'avancée des jihadistes vers le Sud. C'est 3 mois après que les premiers contingents africains sont arrivés au Mali dans le cadre du Misma avant la mise en place du Minusma. Pensez vous que les Etats africains menacés par le radicalisme religieux peuvent seuls combattre le phénomène sans le soutien de la France et des USA ?

L'opération Serval a permis d'enrayer l'offensive des jihadistes au Mali. Est-ce que les politiques africains ont tiré de leçons de cette intervention française saluée par les Africains ? Je crois que non.

Il faut souligner qu'avant l'intervention Serval, les Chefs d'Etat-major de la CEDEAO ont fait 30 réunions pour étudier les options d'intervenir au Mali. C'est du temps perdu car ce n'est pas des réunions qui combattaient des terroristes ; ce sont plutôt des opérations spéciales ou des actions chirurgicales. Ces réunions budgétivores cachaient mal l'incapacité des pays africains à faire face à une forte insurrection armée et encore moins à un mouvement jihadiste.

La faiblesse structurelle de certains Etats africains ne les permet pas de faire face seul aux menaces du radicalisme et du fondamentalisme religieux, notamment sa version extrême du terrorisme. Il faudra inventer des formes de coopération internationale moralement acceptable pour conjurer les conséquences du radicalisme.

Si aujourd'hui, on s'accorde à dire que les armées africaines disposent de troupes bien formées dans le domaine de maintien de la paix, c'est en partie grâce à la coopération internationale à travers les programmes Recamp (France), Acota (USA), Bmatt (Royaume Uni) et Balbat (Danemark) pour ne citer que les plus connus. Elargir le champ de ces programmes pour y introduire la formation spécifique, l'équipement et le soutien logistique en opération contre le terrorisme pourrait être une piste à envisager sérieusement. Autrement, il est à craindre que l'inexpérience des Africains, la faiblesse des ressources propres (financières, matérielles et infrastructurelles) ajoutées la faiblesse même de certains Etats, ne viennent annihiler les efforts déjà consentis dans la lutte contre le terrorisme.

L'actuel premier Ministre français VALLS avait annoncé à Dakar la mise en place du "Plan Sahel" finalement, c'est le "Barkhane" qui a été crée après le Plan SERVAL. A ces plans s'ajoutent le "G5" (Mauritanie, Mali, Tchad, Niger, Burkina Fasso). Ne risque t-on pas de créer des confusions avec toutes initiatives ?

On multiplie les initiatives pour la même cible. C'est inefficace. Mais je crois que chaque promoteur du plan a son agenda propre et ses intérêts à protéger. L'essentiel c'est de converger vers un but commun de débarrasser la zone sahélienne des activités terroristes. Je remarque avec regret que le Sénégal est exclu du « G5 » dont les pays membres considèrent qu'il n'est pas un partenaire fiable. Un continuum sécuritaire et de développement sahélien devrait intégrer le Sénégal.

"Plan Sahel" ou "Barkhane", c'est bien, mais l'Afrique doit se réapproprier sa propre destinée. Comme le souligne Edem Kodjo, « la vraie problématique qui se cache derrière la crise malienne, personne n'en parle ; c'est celle des Etats unitaires précaires et fragiles que nous sommes sur le continent. L'Afrique doit, à tête froide, commencer à regarder cette vérité en face » . Le Mali post-indépendant s'est effondré en quelques semaines révélant l'ampleur des fractures et des vulnérabilités sous-jacentes et posant la problématique de la genèse et de la gestion des Etats africains. La sécurité est une affaire nationale d'abord. Il faudra que les dirigeants africains le comprennent ainsi avant de passer du temps de sommet en sommet sur la sécurité. Ce n'est pas productif stratégiquement. 
L'ensemble des plans doit assurer la cohérence des initiatives destinées à la stabilisation et à la restructuration de la région. Il s'agit d'esquisser la vision d'un avenir commun basé sur un Partenariat stratégique entre les deux rives du Sahel : tel est le véritable enjeu d'avenir.

C'est évident qu'on ne peut pas combattre le terrorisme sans un bon système de renseignement entre les Etats sous la menace. Or on sait que les pays menacés n'ont pas les moyens suffisants surtout en manière de renseignement technique pour localiser les jihadistes, intercepter leur communication entre autres actions. Selon vous quelle est la solution pour combler ce gap ?

Soulignons d'abord que le terrorisme est une forme de guerre asymétrique. On peut en déduire que les défis pour le combattre sont ceux liés à la planification et à la conduite même de la guerre asymétrique dans le contexte africain, c'est-à-dire, en tenant compte des contraintes et limites objectives des forces de défense et de sécurité africaines. 
Pour combattre le terrorisme, l'acquisition du renseignement technique et humain est une phase essentielle voire vitale. En effet, le renseignement conditionne la prise de décision et influe sur la conduite des opérations. C'est une mission à remplir en tout temps et en tout lieu. Zun Tzu ne disait-il pas, « connaissez l'ennemi, connaissez vous, vous-même, votre victoire ne sera jamais menacée » ? 
L'opération Serval a démontré à suffisance qu'il ne s'agissait pas seulement de vouloir stopper l'offensive des jihadistes par un engagement militaire conforme au droit international et à la décision souveraine de deux Etats. Il a surtout montré qu'il fallait d'abord savoir où sont concentrées les troupes adverses, de quoi sont-elles équipées, comment procèdent-elles sur le terrain, quels sont leurs objectifs immédiats et futurs, quelles sont leurs alliances éventuelles avec d'autres organisations terroristes, etc. Et c'est cela « connaître l'ennemi » selon le Colonel Major Honoré Lucien Nombré. 
En France, le livre blanc sur la défense et la sécurité nationale (2013) déclare : « Il (le renseignement) doit servir autant à la prise de décision politique et stratégique qu'à la planification et la conduite des opérations au niveau tactique ». Il ne fait aucun doute que la France, avant de répondre favorablement à la requête d'intervention formulée par les autorités maliennes, s'est assurée de disposer de renseignements suffisants et pertinents pour le faire. 
A notre regret, cette fonction vitale est insuffisamment prise en charge au niveau des Etats et des forces de défense et de sécurité africaines. Cela peut s'expliquer par la faiblesse des ressources allouées à cette tâche, le manque de savoir-faire propre aux Africains ou simplement le manque de volonté politique. On comprend qu'une telle situation ne peut perdurer sans compromettre gravement l'avenir en matière de sécurité de nos peuples et nations.
Nos pays n'ont pas une culture du renseignement ( à l'exception de terroriser les populations et les opposants). Il faudra développer ce domaine pour faire face aux dangers de désagrégation sociale et de compétition économique. Les pays devront se doter de moyens propres de surveillance du territoire (drone et plateformes de renseignement de type ISR). Le Niger s'est doté d'un avion de renseignement pour lutter contre les groupes islamistes le long de ses frontières avec le Nigéria, le Mali et la Libye. En disposant ses propres moyens ISR (Intelligence, surveillance and reconnaissance), le Niger rejoint la Mauritanie et le Kenya pour consolider sa souveraineté et affirmer son indépendance stratégique concernant le contrôle du renseignement.

Un participant Français à la Foire de sécurité de Dakar m'a fait remarquer qu'il y a du « travail à produire certainement vu l'état de déliquescence avancé des affaires de sécurité en Afrique ». Dans ce contexte, comment protéger la société contre les tentations fondamentalistes et la haine religieuse ? C'est la mission de la nation entière. Il faudra faire des choix d'équipement pour maîtriser l'information et le renseignement. Ces deux domaines sont indispensables pour lutter contre le jihadisme et le terrorisme. J'espère qu'un jour les Africains comprendront que la sécurité est une affaire sérieuse car ils confondent la sûreté du régime et la sécurité de la nation.



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"Aho kwanga no guhora dutuka Abakotanyi n'Umutware wabo, dukwiriye kubasabira ngo Imana ibavane mu bikohwa by'Ibinyabubasha (ibyo ku isi n'iby'ikuzimu) byabigaruriye bikabagira abacakara babyo", Mwarimu Rewoporidi MUNYAKAZI.

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-« Ce dont j’ai le plus peur, c’est des gens qui croient que, du jour au lendemain, on peut prendre une société, lui tordre le cou et en faire une autre ».

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