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Wednesday, 10 July 2013

Didier REYNDERS appelle le Rwanda à négocier avec les FDLR

Appel au dialogue au Rwanda
" Didier Reynders, a implicitement appelé mardi le Rwanda à négocier lui aussi avec ses rebelles hutus réfugiés dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), une perspective que Kigali refuse en considérant que ce groupe, les Forces démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR), a conservé son idéologie génocidaire. "Il est clair que le dialogue avec toutes les forces que l'on qualifie souvent de négatives, si elles ne prennent pas les armes, si elles acceptent de dialoguer (...), c'est d'abord une priorité nationale", puis "dans la région" des Grands Lacs, a affirmé M. Reynders à l'issue de sa rencontre avec le deuxième vice-président burundais, Gervais Rufyikiri"

Didier Reynders appelle le Burundi à la "plus grande prudence" dans l'application de lois

BELGAPublié le mardi 09 juillet 2013 à 11h57 - Mis à jour le mardi 09 juillet 2013 à 18h16
InternationalJournée africaine pour Didier Reynders.
Le ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders, a appelé mardi les autorités burundaises à la "plus grande prudence" dans la mise en oeuvre d'un certain nombre de lois touchant les libertés publiques, comme la nouvelle législation controversée sur la presse, à deux ans des élections générales de 2015. "J'ai attiré l'attention de Monsieur le vice-président sur le fait que nous serions très attentifs à la mise en oeuvre" de ces textes, a affirmé le chef de la diplomatie belge à l'issue d'un entretien au Palais d'Egmont à Bruxelles avec le deuxième vice-président burundais, Gervais Rufyikiri.

M. Reynders a explicitement cité les législations sur la presse, sur les asbl et sur les manifestations publiques, relayant des inquiétudes émises par la société civile burundaise et les partenaires internationaux de ce petit pays d'Afrique centrale parmi les plus pauvres au monde, mais dont la Belgique est le premier partenaire en matière de coopération. "La mise en oeuvre (de ces lois) va être un élément majeur", a-t-il ajouté, en évoquant la "forte préoccupation" que ces textes suscitent dans les parlements européen et belge et appelant les autorités de Bujumbura à "la plus grande prudence".

Portée par le parti présidentiel CNDD-FDD, la loi sur la presse a été définitivement adoptée par l'Assemblée nationale le 29 avril et promulguée début juin par le président Pierre Nkurunziza, ce que la Belgique, ancienne puissance tutrice du Burundi, avait immédiatement "déploré". Cette loi restreint la protection des sources et la publication de certaines informations sensibles, notamment en matière de sécurité nationale. Elle a été qualifiée de "liberticide" par le syndicat des journalistes burundais.

M. Reynders a par contre salué la volonté du gouvernement burundais de dialoguer avec l'opposition "pour essayer d'adopter un consensus national" - notamment sur un nouveau code électoral à l'approche des scrutins présidentiel, législatifs et communaux prévus en 2015. Le pouvoir burundais et l'opposition ont adopté en mars dernier, sous l'égide de l'ONU, une série de mesures en vue de ces scrutins, cinq ans après le boycott du précédent scrutin.

Le gouvernement et les dirigeants des 44 partis enregistrés au Burundi, ainsi que l'ombudsman (médiateur de la République) et deux anciens chefs de l'Etat ont signé ce texte de 42 points, réunis sous cinq chapitres. Il élabore notamment les grandes lignes du "cadre légal" dans lequel devront être organisés les élections et les principes gouvernant à leur "gestion et conduite". Le texte souligne la nécessité de la mise en place d'une nouvelle Commission électorale indépendante (Céni) et de la rédaction "consensuelle" d'un nouveau code électoral, prévoit un bulletin de vote unique et une révision périodique des listes électorales, définit les organes chargés du contentieux et propose le regroupement des divers scrutins sur une seule journée.

L'opposition avait boycotté les précédentes élections générales de 2010, laissant le champ libre au président Nkurunziza et à son parti, le Conseil national pour la Défense de la Démocratie - Forces pour la Défense de la Démocratie (CNDD-FDD). Les violences qui avaient suivi avaient fait craindre une reprise des hostilités à grande échelle dans le pays, encore marqué par une guerre civile qui a fait près de 300.000 morts entre 1993 et 2006.

Appel au dialogue au Rwanda

Par ailleurs, Didier Reynders, a implicitement appelé mardi le Rwanda à négocier lui aussi avec ses rebelles hutus réfugiés dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), une perspective que Kigali refuse en considérant que ce groupe, les Forces démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR), a conservé son idéologie génocidaire. "Il est clair que le dialogue avec toutes les forces que l'on qualifie souvent de négatives, si elles ne prennent pas les armes, si elles acceptent de dialoguer (...), c'est d'abord une priorité nationale", puis "dans la région" des Grands Lacs, a affirmé M. Reynders à l'issue de sa rencontre avec le deuxième vice-président burundais, Gervais Rufyikiri.

Selon le chef de la diplomatie belge, un tel dialogue n'est toutefois possible qu'avec des groupes qui "acceptent de déposer les armes" et renoncent à la lutte armée. "Une "condition peut-être pas pour entamer des discussions, mais pour aboutir" à un accord, a-t-il précisé en faisant référence à la réunion sur la situation dans la région des Grands Lacs qui s'était tenue à Addis Abeba en mai dernier sous l'égide de l'Union africaine (UA).

A l'occasion de cette réunion de suivi après la conclusion de l'accord régional de paix conclule 24 février pour ramener la paix dans l'est de la RDC, le président tanzanien Jakaya Kikwete avait appelé Kigali à dialoguer avec les FDLR, par analogie avec la RDC. Kinshasa a en effet été invitée à discuter avec la rébellion du Mouvement du 23 mars (M23) qui occupe une partie de sa province du Nord-Kivu (est), frontalière du Rwanda et qui abrite une partie des rebelles hutus rwandais.
Le gouvernement du président rwandais, le Tutsi Paul Kagame, refuse toutefois toute idée de dialogue avec les FDLR, en leur reprochant de conserver leur idéologie génocidaire, à l'origine de la mort de quelque 800.000 personnes en trois mois en 1994, selon l'ONU.

"La position du Rwanda par rapport à ce groupe (les FDLR) est très claire: le Rwanda ne va jamais négocier avec des individus qui par leurs actions mais surtout par leur idéologie continuent à prôner l'extermination d'une partie des Rwandais. Ça, c'est catégorique", a récemment résumé la ministre rwandaise des Affaires étrangères, Louise Mushikiwabo.

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-“The root cause of the Rwandan tragedy of 1994 is the long and past historical ethnic dominance of one minority ethnic group to the other majority ethnic group. Ignoring this reality is giving a black cheque for the Rwandan people’s future and deepening resentment, hostility and hatred between the two groups.”

-« Ce dont j’ai le plus peur, c’est des gens qui croient que, du jour au lendemain, on peut prendre une société, lui tordre le cou et en faire une autre ».

-“The hate of men will pass, and dictators die, and the power they took from the people will return to the people. And so long as men die, liberty will never perish.”

-“I have loved justice and hated iniquity: therefore I die in exile.

-“The price good men pay for indifference to public affairs is to be ruled by evil men.”

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