ARRETER LE PRESIDENT PAUL KAGAME EST LE SEUL MOYEN POUR L'EMPECHER DE BRIGUER UN TROISIEME MANDAT
Parce qu'il se croit au-dessus des lois et des institutions du Rwanda, parce que cet homme est prêt à faire payer à son peuple le prix humain le plus fort, à savoir la mort, sans limite dans la durée ni dans le nombre, aucune forme de pression politique pacifique interne ne peut contraindre le Président Paul Kagame à abandonner son projet d'asseoir un Etat totalitaire au Rwanda.
Parce qu'il sait que les sanctions économiques internationales font plus préjudice à la population qu'à l'élite au pouvoir et parce que les Puissances qui imposent de telles sanctions finissent par les lever pour des raisons d'intérêts, le Président Kagame s'en moque éperdument.
Parce que cet homme, qui a pourtant commis des crimes de guerre, des crimes contre l'humanité ainsi qu'un génocide sur son peuple, a continué de bénéficier, plus de vingt ans durant, de la plus grande tolérance et compréhension de la communauté internationale et des Puissances qui l'ont aidé à prendre et à asseoir son pouvoir totalitaire, Paul Kagame a fini par croire qu'il pouvait tout se permettre.
Enfin, parce qu'il constate que des Etats comme les Etats-Unis d'Amérique et la Grande Bretagne qui l'ont protégé jusqu'à maintenant, commencent à s'interroger ouvertement, à documenter ses crimes notamment par les hearings actuels par le Congrès américain, à coopérer avec la justice comme par exemple l'arrestation du responsable des services secrets rwandais par la police métropolitaine en vue de son extradition à la justice espagnole, le Général Président sait qu'il n'a d'autre possibilité que de s'imposer à vie comme Président de la République afin de se cacher derrière l'immunité diplomatique que lui confère sa fonction de Chef de l'Etat.
Les gesticulations actuelles de collecte de signatures commandées auprès de la population pour un troisième mandat en faveur du Président et la décision adoptée en date du 14 juillet 2015 par le Parlement rwandais en vue d'un référendum de changement constitutionnel ne sont qu'une ultime instrumentalisation du vote populaire destinée à lui conférer une présidence à vie, seule potion magique contre l'impunité de ses crimes.
Si le Tribunal pénal international sur le Rwanda – TPIR - a fait un travail important en jugeant les principaux responsables, au sein du régime Habyalimana, de crimes contre l'humanité et de génocide, en revanche il a failli de manière notable en s'abstenant de juger les responsables au même titre, au sein de l'ancienne rébellion aujourd'hui au pouvoir à Kigali. Cet échec du TPIR a pu dès lors être interprété comme un blanc-seing accordé au Président Kagame pour l'approfondissement de la dictature et pour l'exportation de la guerre en République Démocratique du Congo. Il est à noter que cette guerre a déstabilisé la Région des Grands Lacs et a constitué une tragédie majeure jamais égalée depuis la Deuxième Guerre mondiale. Elle a emporté, en effet, la vie de plus de 6 millions de Congolais, a été le théâtre de nouveaux crimes contre l'humanité dont, selon le Rapport Mapping des Nations Unies d'octobre 2010, des « actes de génocide », sur les réfugiés hutu rwandais.
Depuis la publication du Rapport Mapping, plusieurs organisations rwandaises et congolaises tant de la société civile que de la politique, des ONG de droits de l'homme, des experts de la Région des Grands Lacs ont proposé sans succès la mise sur pied d'un Tribunal pénal international ad hoc sur le Congo. En particulier, en août 2013, 52 personnalités féminines d'envergure internationale ont lancé un appel demandant la création d'un Tribunal pénal international pour la République démocratique du Congo. Ce Tribunal était présenté comme "une solution incontournable pour la paix et la justice dans la région des Grands Lacs". En février 2014, l'ambassadeur des Etats Unis en charge de la politique contre les crimes de guerre et crimes contre l'humanité, Monsieur Stephen Rapp, qui se trouve être en même temps l'ancien procureur du Tribunal spécial pour la Sierra Leone qui a obtenu l'accusation et la condamnation du Président Charles Taylor du Liberia, a appelé à la constitution d'un tel tribunal. Toutes ces organisations et personnalités sont d'avis en effet, qu'il convient d'en finir avec l'impunité et œuvrer pour des transitions politiques pacifiques. Il est temps pour la Communauté internationale, les Membres du Conseil de sécurité en particulier, d'écouter toutes ces demandes et d'instaurer un tel tribunal pour juger les responsables des crimes de guerre, des crimes contre l'humanité et des actes de génocide, qui se sont perpétrés sur le territoire congolais.
La constitution du Tribunal pénal international sur le Congo, auquel l'immunité de Chef d'Etat ne peut pas être opposée, marquerait un coup d'arrêt contre l'impunité.
Aussi, selon le Mouvement National Inkubiri, l'instauration d'un tel tribunal permettrait à la Région des Grands Lacs d'en finir avec l'entretien de rébellions déstabilisatrices téléguidées depuis le Rwanda et de pouvoir se projeter dans un futur paisible. Enfin, l'inculpation du Président Kagame, dépouillé de son immunité, lui enlèverait le leitmotiv de changer la Constitution en vue de son élection à la présidence de la République en 2017.
Lyon, le 21 juillet 2015
Eugène NDAHAYO
Mouvement National Inkubiri
Président
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