Nouvelles péripéties dans l'enregistrement du parti vert du Rwanda
KIGALI - Le chef d'un parti écologiste rwandais, Frank Habineza, a affirmé jeudi à l'AFP avoir été contraint d'annuler le congrès fondateur de sa formation, prévu vendredi, et préalable légal à son enregistrement, faute d'autorisation des autorités municipales.
En 2009, déjà, le Parti démocratique vert du Rwanda nouvellement créé n'avait pu être enregistré, son congrès fondateur ayant été interrompu par une bagarre que M. Habineza avait qualifiée de sabotage en vue de l'empêcher de se présenter à la présidentielle d'août 2010.
Nous avons décidé dannuler notre congrès car nous navons reçu aucune réponse du district à notre demande d'autorisation envoyée le 25 septembre, a affirmé jeudi à l'AFP M. Habineza.
Nous n'avons plus le temps de le préparer, a-t-il expliqué, sans exclure d'organiser ledit congrès plus tard, en vue de parvenir à faire enregistrer son parti pour les législatives de septembre 2013.
Le maire du district de Gasabo (quartier de Kigali), Willy Ndizeye, interrogé par l'AFP, a rejeté ces allégations, affirmant avoir toujours été en contact avec M. Habineza.
Il y avait des problèmes que (les responsables du parti) devaient régler au préalable, notamment en matière de sécurité, et comme ils n'étaient pas prêts ils ont dû reporter d'eux-mêmes afin de mieux se préparer, a-t-il affirmé.
Le Parti démocratique vert du Rwanda a été créé par d'anciens membres du Front patriotique rwandais (FPR), le parti du président Paul Kagame, ex-rébellion au pouvoir depuis 1994 après avoir mis fin au génocide.
M. Habineza est revenu au Rwanda en septembre dernier. Il avait quitté le pays après l'assassinat en juillet 2010 du vice-président de de son parti, André Kagwa Rwisereka, dont le corps quasi-décapité avait été retrouvé dans un marais du sud du pays. M. Kagame avait exclu toute implication de l'Etat dans ce meurtre.
Le Rwanda n'a toujours pas de partis d'opposition en état de fonctionner et le FPR nest confronté à aucune contestation significative de la part dautres partis représentés au Parlement, notait fin octobre Human Rights Watch après la condamnation à huit ans de prison pour complot terroriste et déni de génocide de Victoire Ingabire, présidente des Forces démocratiques unifiées (FDU-Inkingi).
HRW dénonce le harcèlement et les intimidations dont sont victimes les membres de diverses formations d'opposition.
Les FDU n'ont jamais obtenu l'enregistrement en tant que parti politique et ne sont donc pas reconnu. Plusieurs de ses membres sont en détention préventive. Par ailleurs le président du Parti social Imberakuri arrêté en 2010 purge une peine de quatre ans de prison pour atteinte à la sûreté de l'Etat et divisionnisme et deux autres membres du parti sont également incarcérés.
En début de semaine, les autorités rwandaises avaient annulé en raison de déclarations contradictoires dans sa demande, le visa accordé au chef du parti des Verts australien, Bob Brown, invité au congrès, une décision politique, selon l'intéressé.
(©AFP / 15 novembre 2012 13h59)
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