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Monday 7 January 2013

Rencontre Gouvernement-M23 à Kampala. Le piège


Rencontre Gouvernement-M23 à Kampala. Le piège

Le Conseil de sécurité a adopté des sanctions à l'endroit de Jean-Marie Runiga, qualifié de chef civil du Mouvement du 23 mars et Eric Badege, présenté comme un commandant du M23 soupçonné d'exactions contre des femmes et des enfants. Le placement sur cette liste noire impose notamment aux entités ou individus sanctionnés un gel des avoirs et une interdiction de voyager

Pour Mme Suzane Rice, représentante des Etats-Unis à l'ONU qui veut se racheter quant à son soutien inconditionnel au Rwanda, ces décisions vont faciliter des progrès vers une paix durable dans l'Est de la Rd Congo. Elle a aussi demandé aux membres du M23 et du FDLR de faire défection et de se démobiliser afin de se dissocier des groupes armés. Mais aucune sanction n'a été adoptée contre son protégé le Rwanda, accusé par les experts des Nations Unies de soutenir financièrement, militairement et techniquement les rebelles du M23

Entre-temps, le Gouvernement de la République et le M23 se retrouvent depuis le 04 janvier 2013 à Kampala pour évaluer les accords du 23 mars 2009. Il doit éviter de tomber dans le piège d'évaluer les revendications des rebelles. Car, comment évaluer avec un mouvement constitué des terroristes et des criminels interdits de voyager et dont les avoirs ont été gelés, sans oublier qu'ils sont poursuivis par la CPI ?

A quelques jours du début de l'évaluation des accords du 23 mars 2009 à Kampala entre la délégation de la Rd Congo et les rebelles du M23, nous apprenons que le Conseil de sécurité a pris des sanctions contre le mouvement rebelle congolais M23, actif dans l'Est de la République démocratique du Congo (RDC). Le Conseil a également placé les rebelles hutus rwandais des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), opposés à Kigali, sur sa liste de sanctions. Le placement sur cette liste noire impose notamment aux entités ou individus sanctionnés un gel des avoirs et une interdiction de voyager.

Une décision qui ne peut aucunement influencer toutes ces personnes qui sont habituées à opérer dans le noir, dans la contrebande. C'est comme si le Conseil de sécurité ignorait que les minerais qui sont pillés en Rd Congo sont vendus au Rwanda à des multinationales essentiellement britanniques et américaines. Ce sont elles à leur tour qui alimentent les usines qui fabriquent les téléphones et autres ordinateurs. Ceci pour dire que geler les avoirs des FDLR ou de Runiga ne changera rien aussi longtemps qu'on n'aura pas sanctionné le Rwanda, pays accusé avec des preuves palpables et irréfutables par les experts des Nations Unies de soutenir le M23.

Selon l'ambassadrice américaine à l'ONU Susan Rice, le Conseil de sécurité a aussi placé sur la liste à titre individuel deux dirigeants du M23 : Jean-Marie Runiga Lugerero, qualifié de « chef civil du Mouvement », et Eric Badege, présenté comme « un commandant du M23 soupçonné d'exactions contre des femmes et des enfants ». « Nous estimons que ces décisions vont faciliter des progrès vers une paix durable dans l'Est de la RDC », a déclaré Mme Rice dans un communiqué. « Nous demandons aux membres du M23 et du FDLR de faire défection et de se démobiliser afin de se dissocier des groupes sanctionnés », a-t-elle ajouté.

Cette façon de procéder de Mme Rice traduit aux yeux du monde son intention de se racheter, de se blanchir, même si elle sait pertinemment bien que ces sanctions ne changeront rien. Et pourtant, ce n'est pas aujourd'hui qu'elle va démentir son amour fou et aveugle envers Paul Kagame qu'il protège du reste comme la prunelle de ses yeux. Cette dame a manqué l'occasion en or pour montrer à la face du monde qu'elle ne tirait aucun profit de la situation désastreuse que traverse la Rd Congo. D'ailleurs, selon le Haut-commissariat de l'ONU aux droits de l'homme, le M23 s'était rendu coupable d' « exécutions arbitraires, disparitions forcées, traitements dégradants et viols de civils » dans et autour de Goma (Est de la RDC) après avoir pris cette ville fin novembre.

Mme Rice a évoqué l'éventualité des « mesures supplémentaires du Conseil contre ceux qui persistent à fournir un appui extérieur au M23 ou à contrevenir à l'embargo sur les armes » imposé à la RDC. Le Conseil a dénoncé dans plusieurs déclarations tout « soutien extérieur » au M23 mais sans jamais désigner nommément le Rwanda ni l'Ouganda. Ces deux pays ne seront jamais cités aussi longtemps que Mme Rice sera ambassadrice des Etats-Unis à l'ONU. Ceci, parce que toute sa stratégie a été exposée en public. En effet, chaque fois qu'une résolution est proposée contre ces deux pays, cette dame a des mains très longues qui lui permettent de vider ces résolutions de toute leur substance. Au finish, ce sont des sanctions inefficaces qu'on adopte contre les rebelles du M23 et qui n'ont aucune répercussion sur le terrain des opérations. Bien au contraire, ces derniers s'en moquent éperdument et font comme si de rien n'était. Ceci explique leur arrogance outrancière.

Pendant combien de temps ce double jeu des américains et des britanniques continuera-t-il ? Pendant combien de temps la population congolaise sera-t-elle toujours condamnée à souffrir, à mourir du froid et des intempéries ? Mais nous osons croire que 2013 sera une année qui permettra aux congolais de jouir d'une paix totale et effective. Une paix que le monde ne donnera pas, mais que seul Dieu peut donner. Il y aura bien un jour où ces américains et ces britanniques seront étonnés de la tournure de la situation en dépit de leur puissance financière.

Pas négocier avec des criminels

Les premiers pourparlers entre les autorités congolaises et les rebelles du M23 ont commencé le 9 décembre 2012 dans la capitale ougandaise. Suspendues avant les fêtes de Noël et du Nouvel An, ces discussions n'ont connu aucune avancée significative. Celles-ci avaient été promises aux rebelles du M23, à la suite d'une médiation des pays de la région des Grands Lacs, orchestrée par l'Ouganda, en échange de leur retrait de Goma, la capitale du Nord-Kivu, qu'ils avaient prise le 20 novembre et qu'ils ont, par conséquent, quittée le 1er décembre 2012.

D'après les Etats des Grands Lacs, les rebelles devaient se retirer à au moins 20 km au nord de Goma mais, en réalité, ils sont aux portes de la ville. Plusieurs sources affirment qu'ils ont récemment reçu des bataillons « rwandais » pour renforcer leurs rangs, en cas d'échec des pourparlers avec Kinshasa.

Le M23 garde un œil sur Goma – capitale de la riche province minière du Nord-Kivu – d'autant plus que les rebelles veulent absolument administrer cette ville, forte d'un million d'habitants. Sur cette question, les deux parties sont également en total désaccord.

C'est dans ce contexte que nous apprenons que les délégations du gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) et du mouvement rebelle congolais du M23 ont rencontré séparément samedi les médiateurs ougandais à Kampala. « Les deux délégations sont enfin là et nous espérons que les deux parties mèneront des pourparlers directs demain (dimanche) », a déclaré le porte-parole du ministère ougandais de la Défense, Paddy Ankunda.

Le médiateur de ces pourparlers, le ministre ougandais de la Défense Crispus Kiyonga, est « en train de rencontrer séparément les chefs des deux délégations », a ajouté Paddy Ankunda. L'Ouganda accueille ces pourparlers en dépit des accusations portées contre le pays - ainsi que le Rwanda - d'avoir soutenu les rebelles.

Maintenant que le Conseil de sécurité des Nations Unies vient de sanctionner globalement le M23 ainsi que tous ses dirigeants, avec qui le Gouvernement de la Rd Congo va-t-il évaluer les accords du 23 mars 2009 ? Va-t-il négocier avec ceux qui sont indexés par la Communauté internationale ? Mais il ne va pas quand même évaluer avec des gens qui sont interdits de voyager et dont les avoirs ont été gelés. Le Gouvernement ne doit pas non plus évaluer avec des criminels de guerre accusés de graves violations des droits de l'homme et actuellement poursuivis par la Cour pénale internationale (CPI).

C'est ici que le Gouvernement de la République devra faire attention et aucune erreur ne lui sera pardonnée. Car en ce moment, accepter d'évaluer les accords avec les criminels, c'est leur accorder carte blanche ; accepter d'évaluer avec eux, c'est leur dire que le Conseil de sécurité s'est trompé pendant que tout le monde sait que vous êtes de bons Messieurs ; Accepter d'évaluer avec eux, c'est un piège dans lequel la délégation de la Rd Congo devra éviter de tomber. Sinon, le Gouvernement n'aura plus rien à reprocher au M23, car il aura lui-même légitimer le pillage des ressources naturelles de la Rd Congo, il aura lui-même légitimer le pillage de la ville de Goma, sans oublier le massacre des paisibles citoyens et des vaillants FARDC tombés au front de Goma.

Quid du bataillon tanzanien

C'est dans ce contexte difficile que Ramatane Lamamra, commissaire à la paix et à la sécurité de l'Union africaine (UA), est arrivé, mercredi 2 janvier dernier à Kinshasa pour une visite de deux jours où il a rencontré le ministre des Affaires étrangères, Raymond Tshibanda.

Le jeudi 3 janvier 2013, depuis Goma, il a annoncé qu'un bataillon tanzanien sera déployé « incessamment » dans l'Est de la RDC, et cela dans le cadre de la future force neutre qui doit combattre des groupes armés. « La situation d'insécurité dans l'Est de la RDC nous préoccupe tous. Le bataillon tanzanien, dont les officiers arrivent incessamment à Goma, devrait commencer son travail très bientôt », a-t-il déclaré à la presse.

Ramatane Lamamra devait se rendre vendredi dernier au Rwanda, où il devait discuter avec de hauts responsables des efforts entrepris pour « promouvoir la paix, la sécurité et la stabilité ». A notre avis, le déploiement de la force internationale neutre demeure une nécessité, vu que c'est elle qui a reçu pour mission d'éradiquer le M23, les FDLR et d'autres forces négatives qui pullulent dans la partie Est de la Rd Congo. Comme pour dire, qu'il n'y a que la force dissuasive qui obligera le M23 à abandonner la lutte armée et à disparaître définitivement dans la nature.

En effet, il est plus que temps que le M 23 et d'autres groupes armés négatifs soient complètement éradiquées parce que tous les désagréments et souffrances matérielles de nos populations proviennent d'eux ; ce sont eux qui tuent, volent et violent sans oublier le recrutement en enfants mineurs dans leurs groupes. Tous ressemblent à la peste.

L'Avenir

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-“The root cause of the Rwandan tragedy of 1994 is the long and past historical ethnic dominance of one minority ethnic group to the other majority ethnic group. Ignoring this reality is giving a black cheque for the Rwandan people’s future and deepening resentment, hostility and hatred between the two groups.”

-« Ce dont j’ai le plus peur, c’est des gens qui croient que, du jour au lendemain, on peut prendre une société, lui tordre le cou et en faire une autre ».

-“The hate of men will pass, and dictators die, and the power they took from the people will return to the people. And so long as men die, liberty will never perish.”

-“I have loved justice and hated iniquity: therefore I die in exile.

-“The price good men pay for indifference to public affairs is to be ruled by evil men.”

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