Ntaganda est-il ou n'est-il pas au Rwanda? C'est la question qui était au centre des discussions durant ce week-end sur le réseau social Twitter après que le porte-parole du gouvernement congolais Lambert Mende ait affirmé à l'AFP que Bosco Ntaganda, qui est surnommé « Terminator », avait traversé la frontière Rwando-congolaise.
Aucun démenti officiel
Bien qu'elles laissent sous-entendre par différents canaux que les propos de Lambert Mende sont mensongers, les autorités rwandaises se refusent jusqu'à présent tout démenti officiel de cette information.
Néanmoins, sur les réseaux sociaux, certains diplomates rwandais se livrent. C'est ainsi que le numéro deux de la Mission du Rwanda auprès des Nations Unies, Olivier Nduhungirehe, commentant les propos de Lambert Mende, a qualifié sur son compte Twitter, le porte-parole du gouvernement congolais de « Pinocchio déguisé en Ministre »
Pour sa part, la chef de la diplomatie rwandaise Louise Mushikiwabo, interrogée par Jambonews via son compte Twitter, s'est contentée d'une réponse évasive « Mende a menti? Il ne ment jamais » avant d'ajouter sur notre insistance « je n'ai pas l'habitude de me répéter« , refusant ainsi de se livrer à tout commentaire officiel.
Plus tôt dans cette journée du 17 mars, lors d'échanges sur Twitter avec Kenneth Roth, directeur exécutif de l'ONG Human Rights Watch, la Ministre des Affaires étrangères, était également restée évasive quant à la question de Kenneth Roth de savoir si le Rwanda enverrait Bosco Ntaganda à la CPI s'il s'avérait qu'il était effectivement au Rwanda. « Ken, sur cette question, je réponds: cherchez de l'aide » . « Je conclus tristement de cette réponse évasive que le Rwanda souhaite que personne ne poursuive Ntaganda » avait alors réagir Kenneth Roth amenant ainsi Mushikiwabo à rétorquer « Ken, depuis (tout ce temps, NDLR) vous devriez maintenant savoir que le Rwanda est tout sauf évasif. Et au fait: Qui vous poursuivra pour les torts que vous causez à mon pays? »
Bosco Ntaganda, recherché par la CPI
Bosco Ntaganda, Rwandais qui à l'âge de 17 ans a rejoint le Front Patriotique Rwandais(FPR) et a combattu en 1994 sous le commandement du chef de file du FPR -aujourd'hui président du Rwanda – Paul Kagame, est dans le collimateur de la justice pénale internationale depuis 2006. Son implication aux côtés de Thomas Lubanga dans l'enrôlement d'enfants soldats en Ituri lui est reprochée. En juillet 2012, la Cour pénale internationale a lancé un deuxième mandat d'arrêt à son encontre, cette fois-ci pour des exactions, notamment des massacres ethniques, des meurtres, des viols et le recrutement d'enfants soldats au Nord-Kivu.
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