« Je quitte parce que je considère que j'ai des devoirs en dehors du Sénat qui m'appellent et qui exigent plus de mon temps, a-t-il dit en point de presse au parlement. Je considère qu'après neuf ans au Sénat, je peux maintenant répondre à ces besoins-là et quitter ayant accompli, j'espère, un travail raisonnable au Sénat. »
Le sénateur Dallaire, qui a avisé le gouverneur général de son intention mardi, a affirmé que les récents scandales qui ont secoué la Chambre haute n'ont pas été un facteur dans sa décision. Il s'est porté à la défense de l'institution et affirmé que bien qu'elle traverse une période de transition, elle est toujours utile et efficace dans le paysage politique canadien, et du travail important continu à y être accompli.
« Je ne pense pas qu'il est nécessaire, je pense qu'il est essentiel, a-t-il dit à propos du Sénat. Nécessaire, vous avez d'autres options; essentiel, ça veut dire qu'il est crucial. Il est crucial dans l'équilibre de notre système de gouvernance. »
Roméo Dallaire a été nommé à la Chambre haute par le premier ministre libéral Paul Martin en 2005. Il avait auparavant dirigé la mission d'observation des Nations unies au Rwanda durant le génocide, de 1993 à 1994. L'expérience l'avait profondément marqué et il en avait gardé des séquelles psychologiques, souffrant de stress post-traumatique.
« Cette blessure est toujours avec moi. Je suis dans ma 14e année de thérapie. Je prends mes neuf pilules par jour et je vis une journée à la fois », a-t-il dit.
Né aux Pays-Bas en 1946 d'un père militaire, le sénateur Dallaire s'est enrôlé dans l'armée le 3 septembre 1964. Il a fréquenté le Collègue militaire royal de Saint-Jean, qu'il a dirigé plus tard dans sa carrière, et a obtenu son diplôme du Collège militaire royal de Kingston.
Parlant de sa jeunesse dans l'est de Montréal, il a indiqué que les sept raffineries et nombreuses usines faisaient en sorte qu'« on ne voyait jamais de feuilles sur les arbres parce qu'elles avaient brûlé avant de pouvoir émerger ». « Être capable de venir dans cet immeuble et de dire que je suis un participant dans le processus de gouvernance de ce pays, provenant de ce milieu, en fait, je ne suis jamais passé par-dessus », a-t-il dit.
En politique, il a continué à s'impliquer dans divers dossiers relatifs aux conflits internationaux, incluant les génocides, les enfants soldats et les autres crises politiques et humanitaires, et il a rédigé le livre J'ai serré la main du diable, au sujet de son expérience au Rwanda.
Il a indiqué qu'il continuerait à s'impliquer dans diverses causes, dont celle des anciens combattants, des génocides et de la recherche sur le syndrome du stress post-traumatique. Il a ajouté qu'il travaillait à la rédaction de deux nouveaux livres.
« Je ne comprends pas l'expression 'prendre sa retraite'. Donc non : je démissionne du Sénat. Mais ce n'est pas si inhabituel : il y a environ 200 sénateurs qui ont démissionné du Sénat avant que leur temps soit venu dans l'histoire. J'ai fait neuf ans là, j'ai fait 36 ans dans l'armée... J'ai rempli, je crois, mon devoir envers le pays de manière juste et maintenant, j'ai des devoirs à remplir ailleurs, en particulier dans le domaine humanitaire. »
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