05/30/2014 13:19 GMT
KATEKU, 30 mai 2014 (AFP) - Une centaine de rebelles hutu rwandais des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) se sont rendus avec leurs armes vendredi dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), a constaté un journaliste de l'AFP.
Réfugiés dans l'est de la RDC depuis 1994, ces rebelles hutu rwandais sont accusés d'avoir participé au génocide des Tutsi, qui a fait au moins 800.000 morts selon l'ONU.
Les 105 hommes s'étant rendus vendredi, présentés comme rwandais par le "général major" Victor Biringiro, président par intérim des FDLR, se sont rendus avec 100 armes, dont 12 armes lourdes, à Kateku, à environ 220 kilomètres au nord de Goma, la capitale de la province du Nord-Kivu.
Toutes les modalités n'étaient pas réglées en début d'après-midi: les miliciens se sont rendus avec femmes et enfants et ne veulent pas en être séparés quand ils seront cantonnés, a affirmé à l'AFP un responsable du processus de Désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR).
Fin 2013, les FDLR avaient annoncé qu'elles déposeraient les armes après l'ouverture de négociations avec le Rwanda. Mais Kigali, en pleine célébration des 20 ans du génocide, a refusé de dialoguer avec elles.
Le 18 avril, les FDLR, qui comptent dans leurs rangs des Congolais, ont finalement annoncé vouloir rendre des armes et céder des "ex-combattants importants" à la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC), afin de "se consacrer à la lutte politique".
"Que la communauté internationale assume ses responsabilités pour un espace politique libre, transparent et un dialogue inter-rwandais franc pour favoriser un retour rapide de tous les autres réfugiés" hutu, a plaidé le général-major Biringiro lors de la cérémonie.
Y assistaient le vice-gouverneur provincial Feller Lutaichirwa, le lieutenant-colonel Omari Majani de la SADC et Tom Young, représentant de l'envoyée spéciale de l'ONU pour la région des Grands Lacs, Mary Robinson.
"Nous considérons que ces hommes ayant lâché les armes méritent d'être sécurisés. (...) Le gouvernement de la République vous offre la sécurité", a lancé M. Lutaichirwa, dont la province est déchirée depuis presque 20 ans par des conflits chroniques.
Les FDLR, très affaiblies ces dernières années, comptent environ 1.500 rebelles selon l'ONU, Kigali avançant le chiffre de 4.000. Elles sont surtout disséminées dans les Nord- et Sud-Kivu, où elles sont accusées de graves exactions (viols, meurtres, pillages, enrôlements d'enfants...) contre les civils.
L'armée et les Casques bleus promettent depuis plusieurs mois de les "neutraliser".
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