Le coup d'Etat manqué du Burundi
Lorsque Paul Kagame et Museveni deviennent une peste pour l'Afrique
"Nous avons décidé de nous rendre. J'espère qu'ils ne vont pas nous tuer", ce sont les dernières déclarations du général putschiste Godefroid Niyombare. On sentait dans sa voix la peur, l'inquiétude, la mélancolie. Et/ou peut-être le remord et le regret? On en sait rien, on en en saura rien.
Tout de même, je peux me permettre de supposer que l'homme commençait à appréhender le sort qui leur sera réservé, lui et ses compagnons d'infortune.
Et comment ne pas avoir des telles appréhensions? Lui, le frère d'armes de Pierre Nkurunziza, son chef d'Etat Major, son chef de renseignements? Pour finir traître à outrance? Non, la pilule est amère est difficile à avaler pour Pierre Nkurunziza.
Alors, où se trouve Godefroid Niyombare? Qu'est-il devenu?, Comment va-t-il, pourra-t-il expliquer son acte devant ses frères d'armes? Et ces derniers, lui laisseront-ils le temps ou la chance de se justifier? Ils ont intérêt à lui épargner la vie car l'homme détient beaucoup d'informations confidentielles à leur révéler. Etait-il vraiment le véritable cerveau de ce coup d'Etat? Ma réponse est NON.
En réalité, l'homme avait été repéré par les services d'Afandi depuis bien longtemps, mais ce que ces derniers ignoraient, c'est que les services burundais l'avaient à l'œil et à l'oreille dès la première heure.
Lorsque Nkurunziza le nomme responsable des services de renseignements, il sait déjà que l'homme sert de taupe ( véritable cinquième colonne) du pouvoir rwandais.
Lorsque vous voulez neutraliser votre ennemi vous vous rapprochez prudemment de lui en (feignant) lui faisant croire que vous ne savez pas qu'il veut votre tête. En bien entendu, vous vous gardez de lui révéler que vous trancherez la sienne en premier. C'est ce qu'a fait Pierre Nkurunziza vis-à-vis des putschistes.
Lorsque les événements ont commencé à durer, J'avais lancé un petit message sur DHR en disant "qu'un coup d'Etat qui dure est un coup d'état qui échoue". J'avais compris que l'aventure tournait au vinaigre, que les apprentis sorciers étaient aux abois et qu'ils allaient lâcher du lest malgré qu'ils ne cessaient de crier qu'ils attendaient du renfort venu d'autres garnisons "de l'intérieur". Mon œil!
Et pourquoi ce renfort "de l'intérieur", n'est-il pas venu? Parlons-en.
En réalité, il n'y avait pas des garnisons "de l'intérieur" qui soutenaient les putschistes. Par contre, on sait que quatre bataillons rwandais étaient engagés dans cette opération. Deux avaient déjà traversé le poste frontalier de Ruhwa et progressaient vers Cibitoke-Rugombo. Les deux autres attendaient dans la cité de Bugarama.
Lorsque les putschistes proclamaient haut et fort qu'ils attendaient du renfort, ils disaient la vérité. Sauf que ce renfort était rwandais. Fred Ibingira et ses hommes s'apprêtaient à pénétrer dans Bujumbura. Les services de sécurité burundais avaient tout suivi pas à pas mais faisaient croire que la situation leur échappait.
Aussitôt que les bataillons rwandais ont traversé le poste frontalier de Ruhwa, mal leur en a pris. Ils étaient attendus de pied ferme par les soldats burundais ( Hutu et Tutsi) qui se sont levés comme un seul homme pour refuser cette ingérence de Paul Kagame dans les affaires intérieures du Burundi.
Sous le feu nourri de soldats burundais, Fred Ibingira et ses hommes sont restés confinés dans la région de Ruhwa. Les forces putschistes et les éléments rwandais infiltrés depuis longtemps n'ont pas pu prendre la Radiotélévision. Faute du fameux renfort qu'ils espéraient, ils se sont retrouvés isolés et ont compris qu'il était temps de se rendre. La messe était dite.
Aujourd'hui, on sait également qu'il y avait une sorte de coordination commune entre quelques manifestants-les putschistes et une main invisible extérieur, entendez par là, le Rwanda. Ceux qui ont été arrêtés commencent à parler.
Cependant, on peut se poser la question. L'échec de ce coup d'état donne-t-il un coup d'arrêt au rêve hégémonique de Paul Kagame et Yoweri Museveni? Rien n'est moins sûr.
Il était une fois la guerre du Rwanda!
Ceux qui se trouvaient au Rwanda, souvenez-vous de la guerre que vous avez connue. Cette guerre, Juvénal Habyarimana l'avait gagnée, en réalité, dès le 30 octobre 1990.
Mais cette guerre a connu un tournant lorsque le FPR a commencé à infiltré les mouvements politiques au Rwanda jusque dans la sphère du pouvoir. Ce fut une arme redoutable. Le FPR a réussi à faire de Juvénal Habyarimana un monstre à abattre jusqu'aux accords signé avec la coalition de l'opposition à Bruxelles en créant les fameuses forces du changement. Le monstre Juvénal Habyarimana a fini par être abattu. A qui a profité ce crime ignoble?
Après la victoire totale sur le régime Habyarimana, le FPR a imaginé et créé le péché originel qu'est le génocide que portent tous les hutus de génération en génération. Si ce n'es toi, c'est donc ton frère. Je n'en ai point. C'est donc quelqu'un de tiens. La ferme et paye le génocide commis par tes ancêtres. Avec le Rwanda, c'est réglé. Nous avons l'Ouganda et le Rwanda. Mais l'aventure peut continuer.
Le Congo-Kinshasa, c'est leur poudrière ou plutôt leur terrain de jeu. Je pleure mon Kivu natal qui fut jadis un havre de paix est le grenier de toute la sous-région. Aujourd'hui, la prospérité d'antan est un lointain souvenir. Mais le Congo leur résiste encore. Vous savez pourquoi?
Eh bien Mobutu, on peut l'accuser de tous les maux mais il y a une chose qu'il a réussi à instaurer dans le cœur de congolais. La fierté d'appartenir au grand Congo. même Laurent Nkunda avait fait valoir son appartenance au grand Congo unique et indivisible. Paul Kagame ne lui a pas pardonné.
Si il a vie sauve aujourd'hui, il le doit à sa belle étoile. Denis Semadwinga, Kissasse Ngando, Laurent-Désiré Kabila n'ont pas eu cette chance. Ils ont payé de leur vie leur nationalisme congolais. le Congo-Kinshasa reste un bourbier incertain et plutôt imprévisible.
Ils ont voulu tenté leur coup en Tanzanie en utilisant les bahayas et quelques descendants de réfugiés rwandais installés dans ce pays depuis 1959. La Tanzanie n'est pas dirigée par des amateurs ni des apprentis politiciens. Ils ont expulsé tous les Rwandais étouffant ainsi le projet macabre dans l'œuf.
C'est ce même projet colonialiste que ces deux hommes continuent à véhiculer. Et pourtant ils revendiquent et affichent même leur africanité même s'ils contribuent à la souffrance de cette Afrique. Oui, l'Afrique souffre.
En effet, de l'esclavage à la colonisation, de la colonisation à la mondialisation, l'Afrique demeure une marionnette entre les mains des plus forts. C'est un terrain de chasse où s'affrontent plusieurs prédateurs. Ce qui est dégoûtant, c'est que l'Africain dévore l'Africain et le prédateur qui allume le feux est là pour animer la galerie et arbitrer. Dommage, vraiment dommage! Alors un petit conseil pour Paul Kagame et Yoweri Kaguta Museveni.
Messieurs les Présidents,
Vous êtes une peste pour l'Afrique. Vous n'échapperez pas au jugement de l'histoire.
Alors, prenez un moment, si minime soit-il, pour réfléchir sur vos agissements.
Demain, il sera trop tard.
MS
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