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Saturday 15 March 2014

[RwandaLibre] Re: *DHR* Génocide rwandais : mes soeurs ont été massacrées

 

"...kandi batwise inyenzi babizi", Carine Karambizi.

@Carine:

Harya ni bande babise inyenzi batari mwe ubwanyu mwaryihimbye?

Niba utari ubizi menya ko IN.YE.NZI ari akazina k'umudeli, ikimenyetso cy'ubutwari...!

On Mar 15, 2014, at 5:02, carine karambizi <carinekarambizi@hotmail.com> wrote:

 

Nyuma ya temoignage nkiyi bazongera batinyuke kuvuga ko ntacyabaye???  yemwe bantu mwese mufite temoignages nkizi nimuvuge mwerekane ko abatutsi batishwe muri 94 gusa. kandi ko byateguwe ntawe byatunguye. Zita Narame ( Narame koko) si kubwabo Imana niyo izakomeza kuturinda. bamenye ko ntabapfira gushira. kandi batwise inyenzi babizi. nibarekere aho rero ntitizapfa ngo dushire batuze duturane.


To: Democracy_Human_Rights@yahoogroupes.fr
From: agnesmurebwayire@yahoo.fr
Date: Fri, 14 Mar 2014 23:42:17 -0700
Subject: *DHR* Génocide rwandais : mes soeurs ont été massacrées

 

 

 

Zita Narame, Franco-rwandaisenouvelobs.com

 

Zita Naramé, née dans ce pays et auteure de "Ferme ta bouche !" (éd. Les 2 Encres), a assisté impuissante au massacre de son peuple et de certains membres de sa famille. Elle raconte.

J'étais enfant lors du premier génocide des Tutsi en 1959, mais le souvenir de mon père amené par la milice armée reste ancré dans ma mémoire. Il fut épargné, parce qu'il était le seul homme instruit d'un village composé d'une population illettrée à presque 100%, qui avait besoin d'un interlocuteur auprès des autorités territoriales.

 Beaucoup de Tutsi ont péri, brulés vifs dans des maisons préalablement obstruées, ou transpercés par des lances. Il y eut un exil massif vers les pays voisins : le Burundi, le Congo, l'Ouganda et la Tanzanie, et les tentatives de retour de ces réfugiés étaient systématiquement suivies de représailles sanglantes sur les leurs, restés au Rwanda. Le terme Inyenzi (cancrelat), déjà utilisé à cette époque, désignait les Tutsi qui tentaient de revenir sur leur terre.

Les postes m'étaient refusés parce que j'étais Tutsi

 

En décembre 1963, les autorités rwandaises ont mis en œuvre le deuxième génocide de Tutsi, qui visait l'élite. L'école de mon village a perdu deux instituteurs du CM1 et du CM2. Alors qu'ils attendaient le bus qui conduirait enseignants et autres agents de l'état de la province de Kibungo en vacances à Nyamata – ghetto créé en 1959 pour les Tutsi, afin de bloquer toute tentative de rébellion ou de fuite vers la frontière – ils furent arrêtés et sauvagement mutilés.

 

Du domicile de mes parents, nous avons suivi la longue procession de camions qui amenaient les suppliciés vers leur lieu d'exécution. Ils furent fusillés et précipités dans les chutes de la Rusumo, la source du Nil, pour rejoindre l'Abyssinie d'où les Tutsi sont censés avoir leurs racines. Les bruits de tir s'entendaient à des kilomètres à la ronde.

 

En 1972, je faisais partie des premières bachelières rwandaises dont le diplôme, très valorisé, donnait accès à l'université nationale, ou à un poste d'assistante de ministre. Il me fut pourtant impossible d'entrer à l'université ou d'intégrer un poste vacant dans un ministère, alors que des bourses d'études en Europe étaient octroyées aux filles qui avaient raté l'épreuve.

 

À cette époque, après un test d'embauche, les candidats devaient fournir une attestation d'identité complète qui indiquait spécifiquement leur ethnie. Un coup d'œil à mon document a suffi au recruteur du ministère des PTT (Postes, Télégraphes et Téléphones) pour m'informer du rejet de ma candidature, parce que j'étais Tutsi…

 

Mes deux sœurs ont été massacrées en 1994

 

En 1994, c'est de Paris que j'ai suivi les images télévisées de l'apocalypse rwandaise, actes d'une indicible barbarie qui allait emporter, en moins de trois mois, un million de Tutsi.

 

Parmi eux, mes sœurs Cyrielle, massacrée devant deux de ses filles, et Édith, décapitée avec ses deux jeunes garçons...

 

Les grands de ce monde ont tergiversé longtemps avant de prononcer le mot "génocide". Paradoxalement, l'aide internationale afflua rapidement pour secourir les génocidaires qui arrivaient en masse à Goma, après avoir semé le désastre au Rwanda. Ce quatrième génocide fut minutieusement préparé pendant plus de 30 ans, pour qu'il n'y ait aucun survivant Tutsi pour témoigner.

 

Mon arrivée en France fut l'aboutissement d'une longue quête de paix et de liberté. Après l'échec du troisième génocide planifié en avril 1973 pour éliminer simultanément tous les Tutsi présents sur le territoire rwandais, j'ai fui mon pays, trouvant d'abord refuge à Goma, ex-Zaïre, où j'eus la chance de devenir agent de l'ONU dès 1974, puis à Kinshasa. Neuf ans plus tard, munie d'un visa touristique de 180 jours, je regagnais enfin la France où je décrochais une mutation au siège de l'agence onusienne qui m'employait.

 

Les responsables du génocide doivent payer pour leurs crimes

 

Aujourd'hui, en France, je vois l'arrêt rendu récemment par la Cour de Cassation comme une aberration. Faut-il rappeler encore qu'il s'agit d'individus qui ont planifié et mis en œuvre le génocide d'un million de Tutsi rwandais en 1994 ?

 

La France les a pourtant accueillis sur son sol, avec une apparente bienveillance. Bon nombre de ces criminels de l'horreur sont aujourd'hui intégrés au sein de la société française, jusqu'au cœur des églises où ils exercent des responsabilités. Certains d'entre eux sont même devenus Français, et se disent rescapés d'un génocide qu'ils ont commis, pour justifier d'un refus de retour dans un pays pacifié.

 

Cette décision judiciaire met en évidence le niveau de protection dont jouissent la plupart des responsables du génocide des Tutsi depuis 20 ans, qui a fait défaut à leurs victimes.

 

Même chose pour Pascal Simbikangwa, qui fait preuve d'une capacité extraordinaire de manipulation, avec un recours permanent au négationnisme d'un crime contre l'humanité, même en présence de témoins. Cette stratégie commune aux criminels d'actes de barbarie à grande échelle est censée conduire le jury à douter de la responsabilité d'un homme en fauteuil roulant !

 

Après le refus de la justice française d'extrader vers le Rwanda trois suspects d'actes de génocide, j'appréhende un verdict qui serait favorable à l'accusé, tout en espérant une condamnation exemplaire suivie de la poursuite des génocidaires réfugiés en France.

 

http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1157658-genocide-rwandais-mes-soeurs-ont-ete-massacrees-j-attends-une-condamnation-exemplaire.html

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-“The root cause of the Rwandan tragedy of 1994 is the long and past historical ethnic dominance of one minority ethnic group to the other majority ethnic group. Ignoring this reality is giving a black cheque for the Rwandan people’s future and deepening resentment, hostility and hatred between the two groups.”

-« Ce dont j’ai le plus peur, c’est des gens qui croient que, du jour au lendemain, on peut prendre une société, lui tordre le cou et en faire une autre ».

-“The hate of men will pass, and dictators die, and the power they took from the people will return to the people. And so long as men die, liberty will never perish.”

-“I have loved justice and hated iniquity: therefore I die in exile.

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