Affaire Karachi : l'étau se resserre sur Balladur et Sarkozy
Publié le 18/05/2013 à 07:38, Mis à jour le 18/05/2013 à 08:01 | 31
l'événement
Affaire Karachi : l'étau se resserre sur Balladur et Sarkozy
Dans l'affaire Karachi, le juge Van Ruymbeke détiendrait la preuve qu'une partie des commissions perçues par un intermédiaire aurait été utilisée pour payer les sondages de la campagne présidentielle d'Édouard Balladur en 1995 dont Nicolas Sarkozy était le porte-parole.
Coup de théâtre dans l'affaire Karachi ! Il pourrait être décisif et placer Édouard Balladur et Nicolas Sarkozy en fâcheuse posture. Selon France Info, l'enquête du juge Renaud Van Ruymbeke, qui a commencé il y a deux ans, s'est enrichie de documents qui permettent de faire le lien entre les commissions versées à des intermédiaires étrangers en marge de contrats d'armement conclus par la France en 1994 et 1995, et le financement présumé occulte de la campagne présidentielle d'Édouard Balladur.
Jusqu'à présent, les suspicions étaient fortes. Mais elles n'avaient jamais pu être étayées. Nicolas Sarkozy s'était même indigné qu'on puisse le mettre en cause ainsi que son mentor Balladur (voir ci-dessous).
Mais aujourd'hui, le juge détiendrait la preuve que l'intermédiaire Abdul Rahman El Assir a employé une partie des commissions qu'il a perçues grâce au gouvernement Balladur pour acheter des sondages d'opinion lors de la campagne présidentielle de 1995. Ces fameux sondages que l'équipe Balladur brandissait à l'époque pour expliquer que la présidentielle était «pliée» avant même que les électeurs se soient prononcés.
Le sulfureux intermédiaire - qui était à l'époque l'associé de Ziad Takieddine - a fait appel à un conseiller en communication américain très réputé, Paul Manafort, pour effectuer des études sur les chances de victoire d'Édouard Balladur à l'élection. Deux sondages ont été réalisés auprès de 800 électeurs français en octobre 1994 puis en janvier 1995.
Près de 250 000 dollars versés à Paul Manafort
Le juge Van Ruymbeke avait lancé en octobre dernier une commission rogatoire internationale avec les États-Unis afin d'enquêter sur les sociétés et l'entourage de Manafort. Le juge venait de découvrir que ce politologue (qui a notamment travaillé auprès de George Bush père, de Bill Clinton et de Ronald Reagan) avait reçu près de 250 000 dollars de la part d'Abdul Rahman El Assir en l'espace de quelques mois.
De son côté Nicola Johnson, l'ex-épouse de Ziad Takieddine, avait affirmé aux policiers de la Division nationale des investigations financières et fiscales qu'elle se souvenait que son époux recevait régulièrement des fax de Paul Manafort, qu'il s'agissait de «conseils, en anglais, pour la campagne de M. Balladur». Elle disait aussi avoir la conviction que ces «conseils» étaient rémunérés par Ziad Takieddine ou Abdul Rahman El Assir.
L'étau judiciaire se resserre dangereusement sur Édouard Balladur et Nicolas Sarkozy. Leur audition par la justice semble inévitable.
Les différents protagonistes
Edouard Balladur était à l'époque Premier ministre de François Mitterrand. Jacques Chirac lui avait laissé la place après les législatives, mais contrairement à ce qu'il avait promis, Balladur est devenu, comme Chirac, candidat à l'élection présidentielle de 1995.
François Léotard est ministre de la Défense nationale, et supervise les contrats sur les sous-marins et les frégates pour le Pakistan.
Renaud Donnedieu de Vabres est son chef de cabinet. C'est lui qui va actionner les intermédiaires.
Ziad Takieddine est un homme d'affaires franco-libanais qui va jouer les intermédiaires avec Abdul Rahman el-Assir.
Nicolas Sarkozy est ministre du Budget. Il a pour conseillers Thierry Gaubert (époux à l'époque d'Hélène de Yougoslavie), et Nicolas Bazire, directeur de cabinet et directeur de campagne d'Edouard Balladur.
Jacques Chirac est finalement élu président de la République en 1995. Il découvre à son arrivée à l'Elysée les contrats avec le Pakistan, et refuse de payer les commissions qui restent à payer.
Paul Manafort est un politologue américain qui a notamment travaillé auprès de Georges Bush père, de Bill Clinton et de Ronald Reagan. C'est à lui qu'une enquête pour Balladur sera commandée selon les derniers éléments de l'enquête.
Jean-Louis Bruguière, Marc Trévidic et Renaud Van Ruymbeke sont les trois magistrats qui se sont succédé sur ce dossier sensible.
Brice Hortefeux était ministre de l'Intérieur en 2 011 avait signalé par téléphone à son ami Thierry Gaubert que son ex-épouse Hélène de Yougoslavie «balançait pas mal».
COMMENTER CET ARTICLE
RÉACTIONS DES LECTEURS
- masca38
- lantosque1
- nabuconosaure
- 666
- Ceddric
- flecher83
- flecher83
- bruno 81
- Hass
- christian
- tenébon
- erostrate
- xxxird
- manantalbret
- yety31
- xxxird
- gege66
- blr 141
- Ceddric
- gedfy31
No comments:
Post a Comment