Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
C'est un lourd pavé dans la mare que vient de lancer l'opposition travailliste. L'un de ses députés, Jim Murphy, chargé du développement international, veut obliger le gouvernement britannique à clarifier sa position face aux allégations de longue date d'assassinats d'opposants politiques commandités sur leurs lieux d'exil par le président Paul Kagame.
Londres est l'un des plus gros donateurs du Rwanda, avec quelque 110 millions d'euros d'aide par an. Selon Jim Murphy, cette générosité devrait l'inciter à demander des comptes à Kigali et obtenir certaines réponses.
Mais face à un dossier de plus en plus embarrassant, le ministère des Affaires étrangères a botté en touche. Interrogé par RFI sur le récent meurtre de Patrick Karegeya en Afrique du Sud, et sur le fait qu'en 2011, Scotland Yard avait prévenu trois ressortissants rwandais en exil que Kigali menaçait leurs vies, un porte-parole du Foreign Office s'est contenté de renvoyer la question « aux autorités compétentes ».
Quant à l'aide financière, elle ne va plus directement au budget du gouvernement rwandais, mais à des programmes en faveur de l'éducation et de l'agriculture. Un bémol dans les relations des deux pays qui date de 2012 et du soutien avéré du Rwanda aux rebelles du M23. Il est néanmoins clair que la Grande-Bretagne n'est pas encore prête à prendre officiellement à partie Paul Kagame, qui a longtemps entretenu de très proches relations avec Londres, désireuse d'accroître son influence dans cette partie d'Afrique francophone.
No comments:
Post a Comment