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Sunday, 9 December 2012

Le rwandais François Rushokoza conduit la délégation du M23

 

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Le rwandais François Rushokoza conduit la délégation du M23

On peut déjà prévoir de beaux débats en perspective, car les revendications qui seront officiellement présentées soit ne valaient pas une guerre (plonge-t-on toute une région dans une spirale de violence pour une obscure question de solde ou de grade ?) soit ne relèvent pas de la compétence d'un mouvement militaire rebelle, même s'il s'est doté d'une aile politique. Car si cela devait être le cas, le précédent serait dangereux pour plusieurs dirigeants de la région : si les représentants de Kinshasa doivent être amenés à discuter d'enjeux politiques avec les porte-parole d'un groupe qui a été qualifié de « force négative » et compte dans ses rangs de nombreux criminels de guerre, pourquoi à l'avenir le Rwanda ne serait-t-il pas lui aussi contraint d'ouvrir un « dialogue interrwandais » avec ses propres « forces négatives », les porte-parole politiques des FDLR, qui viennent encore de démontrer, lors de récentes attaques, leur capacité de nuisance ? Et le président Museveni ne pourrait-il pas être contraint de discuter gouvernance et lutte contre la corruption avec ses propres rebelles, les ADF Nalu ou même l'atroce Joseph Kony ?
En réalité, le dialogue de Kampala s'annonce difficile parce que ce qui pourra être négocié sera sans importance ou sans objet et que le « non dit », par définition, ne pourra être exprimé ouvertement. Comment discuter de l'indicible, comment débattre du dessous des cartes : l'amnistie des crimes de guerre, la mise à disposition des ressources économiques, le retour des réfugiés parmi lesquels nombre de personnes non identifiées, le maintien d'une sorte d'administration parallèle, d'une « armée dans l'armée », non sujette aux lois de la République, la création, au Nord Kivu et peut-être au Sud, d'une zone de souveraineté partagée, au mépris de toutes les règles internationales, les va-et- vient des FDLR dont le nombre gonfle ou diminue au fil des relations entre Kigali et Kinshasa ?
Par ailleurs, ce n'est pas parce que le M23 a quitté Goma que la situation s'est améliorée pour les habitants de la région. Selon des informations qui nous sont parvenues du terrain, les M23 sont toujours présents dans les environs de Goma, et jusque dans les banlieues de la ville, dotés de cartes d'électeurs qui leur tiennent lieu de cartes d'identité. En outre, l'insécurité et la peur règnent sur toute la bande frontalière, depuis le Nord Kivu jusque Fizi, y compris Walungu, Kabare, Shabunda, Kalehe, Walikale, Masisi et dans la presqu'île de Bulenga, en face de Goma, la présence militaire effraie tout autant : chaque propriétaire de champ doit payer une chèvre et 12 bouteilles de bière Primus comme taxe de sécurité. Si les forces gouvernementales ne sont pas régulièrement payées, chacun redoute le retour des tracasseries…C'est ce qui s'appelle tomber de Charybde en Scylla…
Le M23 est demandeur Bien plus, en faisant le pied de grue à Kampala auprès de Yoweri Museveni pour se faire recevoir par Joseph Kabila au cours de l'un des nombreux séjours du Chef de l'Etat congolais en Ouganda ces temps derniers, le M23 s'est positionné en demandeur. Et non l'inverse. Pour avoir finalement obtenu ce qu'il voulait, à savoir sa reconnaissance comme interlocuteur du Gouvernement, ce mouvement ne peut nullement se soustraire de sa première revendication. De ce fait, les premiers entretiens doivent porter sur l'Accord du 23 mars 2009, lequel prévoit en son article 15 le mécanisme d'évaluation périodique.
C'est tellement du déjà entendu et du déjà vu que le Gouvernement congolais, conforté dans sa légitimité par les chefs d'Etat réunis dernièrement à Kampala dans le cadre de la Cirgl, doit s'en tenir à la lettre et à l'esprit du communiqué du 24 novembre 2012 dont voici l'énoncé du premier point : « Le gouvernement de la RDC devra écouter le M23, évaluer et résoudre les doléances légitimes de ce dernier en tenant compte du rapport de travail déjà accompli par la CIRGL ». Le deuxième point est ainsi libellé : « Le M23 doit cesser d'étendre la guerre et de menacer de renverser le Gouvernement élu de la RDC ».
Pour un confrère, la délégation gouvernementale commettrait donc une grosse bavure en acceptant le principe du « package » (terme favori d'Azarias Ruberwa) consistant à mettre toutes les exigences du M23 dans un même paquet alors que le contentieux premier à vider est celui de l'Accord du 23 mars 2009, à l'origine de la guerre injuste imposée au peuple congolais.
L'Avenir

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-“The root cause of the Rwandan tragedy of 1994 is the long and past historical ethnic dominance of one minority ethnic group to the other majority ethnic group. Ignoring this reality is giving a black cheque for the Rwandan people’s future and deepening resentment, hostility and hatred between the two groups.”

-« Ce dont j’ai le plus peur, c’est des gens qui croient que, du jour au lendemain, on peut prendre une société, lui tordre le cou et en faire une autre ».

-“The hate of men will pass, and dictators die, and the power they took from the people will return to the people. And so long as men die, liberty will never perish.”

-“I have loved justice and hated iniquity: therefore I die in exile.

-“The price good men pay for indifference to public affairs is to be ruled by evil men.”

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