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Thursday 25 June 2020

Fw: *DHR* UNE VIE AU SERVICE DE MON PAYS VICTOIRE INGABIRE UMUHOZA


 

Depuis que le Front Patriotique Rwandais a pris le pouvoir au Rwanda en 1994, à la suite du Génocide contre les Tutsis, il a mis en œuvre une stratégie implacable pour systématiquement taire tous les critiques afin de rester la seule voix autorisée sur la scène politique nationale et renforcer ce mythe du parti «sauveur de la Nation» tellement plébiscité par l'Occident. Durant les 26 années de règne du FPR, plusieurs opposants politiques et dissidents du parti au pouvoir ont été emprisonnés, portés disparus et d'autres assassinés. Depuis le début de ma carrière politique, le FPR a rapidement mesuré la menace que mon franc-parler et mes idéaux représentaient et de ce fait, a fait de moi l'une des cibles privilégiées d'attaques de toutes sortes.

Pire encore, ma famille et plusieurs de mes collaborateurs ont aussi eu droit aux attaques diffamatoires, aux procès sans fondement et aux emprisonnements arbitraires. 

C'est pour eux tous, ma famille, mes collègues, mes amis et tous les jeunes gens au Rwanda et par le monde qui se sont reconnus et entendus dans ma voix, tous ces gens qui ont été des victimes souvent ignorées et invisibles, c'est pour eux tous que je désire parler aujourd'hui. 

Rassurez-vous, la campagne vicieuse menée contre moi m'accusant cyniquement et fallacieusement de nier le génocide contre les Tutsis et d'avoir une « idéologie de génocide » que j'aurais héritée de mes parents, loin de me décourager renforce encore plus ma détermination. Mais elle est efficace car elle rabaisse le débat politique au Rwanda et les valeurs intrinsèques qui caractérisaient le Rwandais. 

Pour dire la vérité, cela me brise le cœur quand je vois l'ampleur de la diffamation dont je suis victime, surtout lorsqu'elle est orchestrée par de hauts fonctionnaires et par des médias proches du pouvoir. Pire encore, cette haine est véhiculée par des jeunes hommes et des jeunes femmes embrigadés dans des machines qui les pompent de cette même idéologie dont on m'accuse et qui a mené notre pays au Génocide. Cela me rappelle les paroles de Jésus-Christ lorsqu'il a dit : «Ne craignez pas celui qui tue le corps, mais craignez plutôt celui qui tue l'esprit. » Ils sont en train de tuer l'esprit des jeunes et ce faisant, ils déciment l'esprit rwandais.

 La rwandité - si vous me permettez de créer un mot pour traduire notre vernaculaire 'ubunyarwanda' - a toujours été porteuse de valeurs fondamentales d'intégrité personnelle, de sincérité, de protection et d'honneur de la famille. C'est à cet égard qu'un enfant n'est pas désigné par son nom, mais plutôt par sa filiation (fils ou fille de tel ou telle). Ce n'est pas un geste discriminatoire ou réducteur mais plutôt une reconnaissance et un signe de respect pour son origine. De même, nous apprenons traditionnellement à respecter les plus âgés et les autorités car l'autorité, qu'elle soit parentale ou communautaire, n'était jadis pas imposée par la peur, mais gagnée par la droiture. Les mères de famille jouissent d'une place particulière car considérées comme «le cœur du foyer» et donc le respect qu'on leur doit est des plus stricts. 

Aujourd'hui, il devrait être naturellement du devoir de la génération âgée de transmettre ces valeurs aux plus jeunes, raison pour laquelle les personnes âgées étaient autrefois très respectées. Malheureusement c'est tout le contraire. Je vois que la propagande vicieuse faite à mon encontre est d'une part élaborée et menée par des plus âgés bien informés ainsi que par des personnes ayant l'autorité et, d'autre part, elle instrumentalise les jeunes pour en faire les figures les plus visibles de la haine. Cet état des choses est un indice irréfutable d'une dégénérescence morale dans la société rwandaise.

 Je ne suis pas tant préoccupée par les fausses accusations à mon égard mais plutôt par la perte de l'esprit, des normes et des valeurs de la société rwandaise. Je sais que ceux qui veulent me présenter comme un monstre savent qu'ils sont dans le faux, et je ne m'attends pas à ce qu'ils changent leur récit. Cette clarification s'adresse à de nombreux Rwandais innocents, assoiffés de vérité et de restauration des valeurs rwandaises, et à des milliers de gens dans le monde qui nous ont toujours témoigné de la bienveillance et qui comme moi, se battent pour que le Rwanda ne replonge plus jamais dans les affres du divisionnisme, de la guerre et des cercles vicieux de massacres des innocents. 

Mon histoire personnelle 

Bien que cela me fait mal de revenir là-dessus, je voudrais commencer par parler de la propagande douloureuse et malveillante visant mon père et ma mère, qui les qualifie sans honte de « génocidaires » qui m'auraient transmis une idéologie génocidaire. Dans un pays qui peine à chercher la justice pour des millions de morts innocents, des détracteurs n'ont aucun scrupule à utiliser des affirmations aussi gratuites et caricaturales que de dire que j'aurais reçu l'idéologie génocidaire en tétant le lait de ma mère. 

Voici donc quelques faits.

 Mon père, Gakumba Pascal, a été arrêté en 1982 et a passé 4 ans en prison, accusé d'être complice de comploteurs d'un coup d'État contre le défunt président Habyarimana, le prétendu grand ennemi du FPR. Parmi les putschistes présumés figurait le colonel Alexis Kanyarengwe, qui a ensuite rejoint le FPR et en est devenu le président de 1990 à 1994. 

En 1990, lorsque l'actuel parti au pouvoir, mais qui était à l'époque un groupe armé, a attaqué le Rwanda, mon père a été arrêté et détenu parce qu'il était accusé d'être complice de l'invasion du FPR. Peu après la prise du pouvoir en 1994 par le FPR, mon père a été nommé maire de la commune de Kibilira, parce que ceux qui l'ont désigné appréciaient son intégrité morale et sa lutte contre les injustices. 

Mon frère a été tué en 1994 par les Interahamwe parce qu'il ressemblait à un Tutsi. D'autre part, ma tante, avec son nouveau-né, son mari, les parents de ce dernier ainsi que tous ses frères et sœurs, ont été tués par les soldats du FPR en 1996. Les Interahamwe et les membres du FPR ont tué mes proches et, maintenant, on m'accuse encore d'avoir une idéologie de génocide.

 En 1996, après presque deux ans d'exercice en tant que maire de Kibilira, mon père a été sélectionné pour devenir membre de l'Assemblée nationale. Malheureusement, il a été arrêté à quelques trois jours seulement avant la cérémonie de prestation de serment et libéré 4 ans plus tard, en l'an 2000, sans avoir jamais été inculpé! Un rapport signé par le procureur de l'État a témoigné que son arrestation était liée à sa sélection pour devenir membre de l'Assemblée nationale. Une ou plusieurs personnes qui ne voulaient pas qu'il devienne membre du Parlement l'ont donc étiqueté «génocidaire». Des résidents, dont des Tutsis rescapés/ survivants du génocide, ont témoigné pour sa défense. Ces faits prouvent que l'histoire personnelle de mon père, telle que véhiculée par ceux qui veulent me salir, ne correspond pas à la personnalité d'une personne qui a une idéologie de génocide. Comme je l'ai mentionné plus haut, ces attaques diffamatoires des plus cyniques visent également ma mère, Dusabe Thérèse. Ma propre mère, qui nous a élevés avec amour, qui a passé toute sa vie à venir en aide aux autres, est faussement accusée d'avoir tué une femme au centre de santé de Butamwa où elle travaillait. Et ce mensonge continue malgré qu'il existe des preuves irréfutables que personne n'a été tué au centre de santé de Butamwa pendant la période indiquée. Je ne peux pas donner plus de détails à ce sujet car l'affaire est toujours en cours. Purement et simplement, mes parents n'ont jamais eu d'idéologie de génocide et n'ont jamais tué comme veulent le faire croire mes détracteurs.
 
Ma carrière politique 

Mes détracteurs veulent faire croire au monde que je fais partie des fondateurs d'un prétendu "groupe terroriste" appelé RDR, fondé en 1995 en République Démocratique du Congo, alors connue sous le nom de Zaïre. Ils mentent délibérément puisqu'ils savent très bien que je suis arrivée aux Pays Bas en mars 1994 où j'ai poursuivi mes études. 

Cependant, il y a eu deux organisations qui ont porté le même nom : le RDR (Rassemblement pour le Retour des réfugiés et de la Démocratie au Rwanda) créé en 1995 dans le camp de réfugiés de Mugunga et qui a cessé ses activités en 1997 après la destruction des camps de réfugiés, et le RDR (Rassemblement Républicain pour la Démocratie au Rwanda) qui a été créé en 1998.

 Le Rassemblement pour le Retour de la Démocratie et des Réfugiés au Rwanda, dont je n'ai jamais été membre, était un groupe d'influence et de défense des réfugiés qui vivaient principalement au Zaïre, en Tanzanie et au Burundi. Il plaidait pour un retour pacifique, ordonné et dans la dignité des réfugiés au Rwanda. Il était présidé par François Nzabahimana, assisté entre autres par le vice-président Aloys Ngendahimana et le secrétaire exécutif Innocent Butare. Sa direction était basée au Kenya, au Zaïre et en Tanzanie. 

La décision de former un parti politique appelé RDR (Rassemblement Républicain pour la Démocratie au Rwanda) a été prise lors d'un congrès tenu à Paris en 1998. Charles Ndereyehe en est de venu le président et Cla ver Kanyarushoki le vice-président. Les membres du parti politique nouvellement créé étaient principalement des réfugiés rwandais, dont quelques-uns avaient été des membres dirigeants du groupe d'influence du Rassemblement pour le Retour de la Démocratie et des Réfugiés au Rwanda. La direction du Rassemblement Républicain était basée en Europe. 

En septembre 1998, le RDR a créé une alliance avec une autre organisation politique, les FRD (les Forces de Résistance pour la Démocratie), dirigées par Faustin Twagiramungu, pour former l'Union des Forces Démocratiques Rwandaises (UFDR). Les deux organisations ont élaboré un programme politique commun. Faustin Twagiramungu devint président des FRD et Charles Ndereyehe leur vice-président. Il est important de noter que les FRD ont été créées en grande partie par des personnes qui ont participé au gouvernement post-génocide et qui ont été contraintes de s'exiler parce qu'elles refusaient de continuer à soutenir la ligne politique du FPR. Cette "nouvelle" vague de réfugiés est donc arrivée à l'étranger à partir de 1995. 

J'ai à mon tour eu l'immense privilège et l'honneur d'être élue présidente du R a s s e m b l e m e n t Républicain pour la Démocratie au Rwanda lors du congrès du parti qui s'est tenu à Bonn en août 2000 et qui a adopté la ligne politique de cette nouvelle organisation politique. Il est important de noter deux résolutions clés prises lors de ce congrès : la "réaffirmation de sa condamnation du génocide commis contre les Tutsis en 1994"; et le rejet catégorique de l'option militaire comme moyen d'apporter un changement politique au Rwanda. 

Cette dernière résolution a conduit à une scission au sein du parti. Ceux qui ont opté pour l'option militaire ont quitté le parti et se sont associés à d'autres pour créer les Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR) en Septembre 2000. Parmi eux, Ignace Murwanashyaka, ancien représentant du RDR en Allemagne, qui est devenu le Président de cette nouvelle formation. 

C'est donc un mensonge éhonté que de prétendre que j'ai travaillé avec les FDLR ou que je nie le génocide contre les Tutsis. 

En 2006, le Rassemblement Républicain pour la Démocratie au Rwanda a fusionné avec les Forces de Résistance pour la Démocratie (FRD), l'Alliance Démocratique Rwandaise (ADR-Isangano) et des indépendants pour constituer les Forces Démocratiques Unifiées (FDU-Inkingi). L'objectif était d'unifier les partis politiques d'opposition non armés basés en dehors du Rwanda. 

En 2008, les FDU-Inkingi ont pris une décision des plus historiques: celle de participer aux élections présidentielles rwandaises prévues en août 2010. C'est dans cette optique qu'en tant que présidente du mouvement, j'ai fait le voyage retour au pays natal en janvier 2010, afin de présenter ma candidature à la magistrature suprême du pays. 

Tous les obstacles ont été érigés sur mon chemin pour m'empêcher d'enregistrer le parti. J'ai été arrêtée, détenue et finalement condamnée à 15 ans de prison pour minimisation du génocide, propagation de rumeurs, et conspiration. 

Par son arrêt prononcé le 24 novembre 2017, la Cour Africaine des Droits de l'Homme et des Peuples sis à Arusha a jugé que j'avais été lésée dans mes droits et a demandé au gouvernement rwandais de me payer des dédommagements. Le gouvernement rwandais a ignoré cette décision de la Cour.

 Ironiquement, et à l'opposé de la virulence et du mépris dont nous les Rwandais faisons l'objet, Kigali a fait preuve d'une retenue extraordinaire quand en Avril 2020, les mêmes propos qui, contre moi, ont été transformés en accusations de minimisation du génocide et m'ont valus d'être incarcérée pendant de longues années - que le fait de ne pas honorer et se souvenir de toutes les victimes présente une image incomplète de la partie sombre de l'histoire rwandaise - ont été publiquement exprimés par les deux alliés les plus puissants de Kigali, les gouvernements américain et britannique, à la tribune des Nations Unies et dans des communiqués officiels partagés avec le monde entier. 

Après huit ans injustement passés en prison, j'ai été libérée le 14 septembre 2018 par une grâce présidentielle assortie de conditions, dont l'interdiction de quitter le pays et l'obligation de me présenter au bureau du procureur une fois par mois. J'ai remercié le président pour sa clémence. 

Il est clair que la propagande faite contre moi est non seulement fausse, elle met aussi ma vie en danger. Il est stupéfiant de constater que les personnes et médias qui en sont les auteurs sont à l'abri de toute poursuite en raison des liens étroits qu'ils entretiennent avec le système au pouvoir. Ils violent en toute impunité les lois sur la diffamation, l'incitation à la haine et au meurtre, simplement parce que la victime est quelqu'un comme moi de l'opposition politique qui pourtant exerce les droits politiques et civils garantis par la Constitution nationale. 

Depuis novembre 2019, j'ai quitté les FDU-Inkingi et j'ai créé le nouveau parti politique DALFA-UMURINZI.


Mon départ n'a rien à voir avec les allégations selon lesquelles les FDU sont une organisation terroriste. Ma décision mûrement réfléchie découle du fait que, tout déplacement à l'étranger m'étant interdit dans le cadre de ma libération conditionnelle, et la majorité des membres étant basés à l'extérieur du pays, il m'était devenu difficile de diriger l'organisation uniquement par internet et par téléphone. 

J'en appelle vraiment à tous les sympathisants du Rwanda et aux Rwandais de bonne volonté pour aider à stopper le développement d'une culture de la violence, qu'elle soit physique ou verbale. Reconstruire le capital social fondé sur les valeurs qui ont fait la spécificité des Rwandais est la clé de la construction d'une Nation rwandaise forte. 

Je ne garde aucune rancune contre qui que ce soit, mais j'ai plutôt pitié de mes détracteurs et je m'inquiète pour l'avenir de mon pays si la tendance actuelle se maintient. 

Kigali 8 Juin 2020 
Madame Victoire Ingabire Umuhoza 
Présidente DALFA-Umurinzi


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Envoyé par : Michel Niyibizi <niyimike@yahoo.fr>



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Fw: [fondationbanyarwanda] A RWANDA GENOCIDE SURVIVOR REFLECTS ON THE GEORGE FLOYD PROTESTS.

15 Juin 2020 Publié par La Tribune Franco-Rwandaise A RWANDA GENOCIDE SURVIVOR REFLECTS ON THE GEORGE FLOYD PROTESTS.
 BY CLAUDE GATEBUKEJUNE 15,06.2020 

L'Amérique est dans un état de pandémonium, mais où mène-t-elle? Vers un avenir de plus grande démocratie, de compréhension et de respect mutuels, ou vers l'autoritarisme et la discrimination institutionnalisée?

 J'ai grandi au Rwanda et j'ai fui aux États-Unis après le génocide de 1994. J'habite maintenant au Tennessee mais je voyage partout dans le monde. Je suis inquiet non seulement à cause du militarisme et de la violence qui ont éclaté en réponse aux manifestations pacifiques contre le meurtre de George Floyd par la police, mais aussi parce que j'ai vu comment la répression s'installe dans un pays et comment les autocrates forcent une population à accepter la Poing de fer. 
J'avais 14 ans lorsque des gangs se faisant appeler Interahamwe, principalement d'origine hutue, ont commencé à massacrer des personnes, principalement des Tutsis, aux barrages routiers, dans les villes et les villages autour du Rwanda. Ce fut une horrible et terrifiante orgie de meurtres qui a laissé toute une vie de traumatismes et de cauchemars pour des millions de Rwandais, dont moi-même. Nous avons fui vers le nord depuis la capitale Kigali, bondée d'innombrables autres à l'arrière d'une camionnette. À un barrage routier, ma mère et moi avons été identifiés comme Tutsi, emmenés de force et forcés sous la menace d'une arme à feu de commencer à creuser nos propres tombes. Ce fut l'une des nombreuses expériences de mort imminente auxquelles j'ai survécu pendant le génocide au Rwanda. Quand je suis arrivé aux États-Unis, un grand nombre de personnes semblaient avoir entendu parler du génocide au Rwanda, mais une grande partie de ce qu'ils savaient était erroné. Par exemple, tous les Hutus n'étaient pas des tueurs. Loin de là. Nos vies ont été sauvées, encore et encore, par de courageux Hutus qui sont venus à notre secours, n'attendant rien en retour. Ils nous ont abrités chez eux, nous ont transportés en lieu sûr dans leurs véhicules et ont supplié et soudoyé nos ravisseurs pour qu'ils nous relâchent cette nuit fatidique au barrage routier. 
De nombreux Américains se trompent également sur l'héroïsme supposé du Front patriotique rwandais, la force rebelle en grande partie tutsie qui a combattu et finalement vaincu les Interahamwe, et a repris le pays après le génocide. L'histoire vraie n'est pas une simple parabole du bien contre le mal. Le FPR était dirigé par des réfugiés tutsis qui avaient été forcés de fuir le Rwanda au début des années 60 après que des Hutus, qui avaient subi des générations de discrimination, se soient élevés contre eux. La plupart des combattants du FPR avaient grandi en Ouganda et aspiraient à rentrer chez eux, mais les dirigeants rwandais successifs ont refusé de les laisser entrer. Enfin, à la fin des années 1980, la communauté internationale a commencé à faire pression sur le chef du Rwanda, Juvenal Habyarimana, pour lui permettre de rentrer, mais en ensuite, il était trop tard. Le FPR, armé, entraîné et approvisionné par l'Ouganda, était déterminé à prendre le Rwanda par la force. 
En octobre 1990, l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés avait mené une enquête auprès des réfugiés tutsis afin de déterminer combien souhaitaient rentrer au Rwanda, mais le FPR a anticipé ces préparatifs en envahissant le Rwanda et en installant des bases dans les montagnes du nord. Peu de comptes rendus du génocide le mentionnent, mais ils ont commencé à commettre des massacres vicieux et non provoqués contre des villageois non armés, principalement des Hutus, presque immédiatement. Je le sais parce que des milliers de personnes ont fui la région pour la capitale Kigali, et quelques-unes sont restées dans une propriété que nous possédions, juste en face de notre maison. Les histoires qu'ils racontaient étaient effrayantes: les rebelles du FPR envahissaient une zone, convoquaient tout le monde à une réunion, puis les encerclaient et lançaient des grenades à main et tiraient sur la foule. Ils descendaient sur des enfants alignés pour chercher de l'eau dans des forages, et une fois ils ont fait une descente dans un hôpital, tuant tous les patients. Nos locataires ont vu des membres de leur famille enterrés vivants dans des fosses. Pendant trois ans et demi, à mesure que le FPR progressait, de nouvelles vagues de réfugiés arrivaient à Kigali avec des histoires toujours plus horribles. Puis, en février 1993, mon parrain bien-aimé faisait partie des milliers de personnes fuyant une série de massacres particulièrement brutaux. Lui et sa famille sont restés avec nous à Kigali pendant des mois. Le FPR a tué tant de gens dans sa région, nous a-t-il dit, que les routes étaient obstruées de corps, ce qui rend presque impossible le passage des véhicules. Bien que peu soulignées, des atrocités similaires ont été signalées dans l'étude phare d'Alison des Forges, Human Rights Watch, Leave None to Tell the Story. 
La tension entre les Hutus et les Tutsis existait depuis des générations, mais l'invasion du FPR en octobre 1990 a fait grimper les hostilités au plus haut. Pendant les trois ans et demi suivants, le FPR massacrerait des gens le long de leur chemin, rendant les zones où ils occupaient des villes fantômes. Ensuite, l'armée gouvernementale riposterait et les forces de sécurité arrêteraient et tortureraient des collaborateurs civils présumés du FPR. Au début de 1992, les Interahamwe et d'autres gangs politiques ont commencé à se former, apparemment pour protéger les politiciens, mais ils ont fini par commettre des actes de chaos sans motif, généralement contre les Tutsis. Chaque vague de violence et de contre-violence augmenterait en amplitude, comme un raz de marée se précipitant vers le rivage, entraîné par la rage chauvine hutue et les attaques du FPR qui semblaient calculées pour provoquer cette rage. 
Pendant toute cette période, le FPR a été fourni par l'Ouganda, qui à son tour a reçu une aide étrangère généreuse des États-Unis et d'autres pays occidentaux. . Mais ce n'est pas comme si Washington ne savait pas ce qui se passait. En janvier 1994, un rapport confidentiel de la CIA prédit que si les tensions ne diminuaient pas, des centaines de milliers de Rwandais pourraient mourir dans une explosion de conflits ethniques. Cela est documenté dans la déclaration d'Alison Des Forges soumise à l'audience devant la sous-commission des relations internationales et des droits de l'homme de la commission des relations internationales, Chambre des représentants, 105e congrès, deuxième session, 5 mai 1999, p 52. D'ici avril , le génocide était presque inévitable. 
Quand je suis arrivé aux États-Unis, j'ai été surpris de trouver des tensions ethniques ici aussi. Ma famille s'est installée à North Nashville, un pauvre quartier afro-américain délabré entouré de projets de logement. Parce que j'avais besoin d'apprendre l'anglais, j'ai été envoyée dans une école publique spéciale à Greenhills, l'une des parties les plus riches de Nashville. Je me suis souvent demandé pourquoi il n'y avait pas de patrouilles de police là-bas, comme il y en avait dans notre quartier, mais ce n'est que lorsque j'ai commencé à conduire que j'ai connu la fin la plus brutale. Je ne me souviens pas combien de fois j'ai été arrêté et fouillé sans raison, non seulement au Tennessee, mais aussi en Arizona, Kentucky et Illinois. 
Pendant un long week-end, j'ai été arrêté et fouillé trois fois en quatre jours. À deux reprises, lorsque j'ai été arrêté pour une véritable infraction à la circulation - une fois pour excès de vitesse et une autre pour ne pas avoir allumé mes feux - la police s'est comportée comme si elle débarquait un criminel violent. J'ai été sorti de la voiture avec des fusils pointés sur ma tête et entouré de chiens renifleurs de la police. À New York, j'ai été arrêté et fouillé alors que je descendais du métro. J'ai des amis sortis de leur voiture et battus à coups de matraque; l'un a été emprisonné parce que sa plaque d'immatriculation s'est envolée et j'ai dû le renflouer.
 Je suppose que c'est étrange que même si j'avais survécu au génocide au Rwanda, je n'ai pas vraiment pris à cœur la dimension ethnique de ce qui se passait jusqu'en 1999, quand j'ai lu à propos d'Amadou Diallo, l'immigré guinéen de 23 ans qui a été abattu 41 fois par la police de New York alors qu'il tendait la main pour sortir son portefeuille. Lorsque les officiers ont été acquittés, j'ai publié des blogs enragés sur l'affaire sur BlackPlanet, une ancienne plateforme de médias sociaux. D'autres, je crois qu'ils étaient blancs, m'ont accusé de «répandre la haine» pour avoir publié des photos de ces officiers, mais après cela, j'ai su ce qui se passait. 
Des années plus tard, lorsque George Zimmerman a été acquitté pour avoir tué Trayvon Martin, j'ai juré de ne jamais manquer un rassemblement où que je sois lorsqu'une telle injustice s'est produite. Je suis allé à Ferguson après que les policiers qui ont tué Michael Brown n'ont même pas été inculpés. J'ai aidé à lancer le chapitre de Nashville de Black Lives Matter et j'ai participé à plusieurs campagnes de justice raciale et protestations contre la violence policière à Nashville et dans d'autres villes. À mon grand étonnement, notre mouvement pacifique a rencontré un contre-mouvement de néonazis, qui promeuvent activement le séparatisme et la violence et nous accusent sans fondement de faire de même. Maintenant, ces tensions bouillonnent et je suis inquiet mais déterminé à voir le changement pour le mieux. Alors que le monde regardait le génocide du Rwanda se dérouler il y a 26 ans, les dirigeants occidentaux ont désespérément cherché une solution pour faire cesser le massacre. Finalement, ils ont approuvé la prise de contrôle du pays par le chef du FPR, Paul Kagame. Dans le même temps, ils ont renforcé leur soutien au mécène brutal de Kagame, Yoweri Museveni de l'Ouganda. Les deux hommes restent au pouvoir aujourd'hui, gouvernant comme des dictateurs. Au Rwanda, les opposants politiques à Kagame sont emprisonnés depuis des années, simplement pour avoir exprimé leurs opinions; en Ouganda, ils sont régulièrement torturés. Dans les deux pays, les critiques du régime moins connus ont une mystérieuse façon de se faire tuer, disparaître ou «se suicider» comme ce fut le cas récent du célèbre chanteur gospel rwandais Kizito Mihigo. 

Les informateurs du gouvernement postés dans les communautés des deux pays veillent à ce que quiconque est trop bruyant à critiquer le régime soit menacé et réduit au silence. Ce système de contrôle terrifiant est bien plus efficace pour faire taire la dissidence que tout système de surveillance électronique que la National Security Agency des États-Unis pourrait imaginer. C'est drôle que lorsque moi, ou d'autres critiques externes du régime rwandais, dénonçons son comportement criminel dans des blogs et des discours, les agents et les partisans du régime nous accusent de «répandre la haine» - tout comme les trolls qui ont répondu à mes messages sur le Diallo meurtre par la police à New York. Washington a toujours préféré l'apparence de stabilité - à n'importe quel prix - à la liberté. C'est pourquoi le soulèvement en réponse au meurtre de George Floyd et de toutes les autres victimes de la brutalité policière américaine me touche au cœur. J'espère que les manifestations entraîneront enfin des changements systémiques dans la police américaine et démantèleront le racisme structurel dans ce pays. Mais j'espère aussi que la lutte s'étendra toujours plus vers l'extérieur, pour embrasser celle des peuples africains qui, malgré le passage du colonialisme et la fin de la guerre froide, restent sous le joug du militarisme occidental, qui, au pays et à l'étranger, prétend faire respecter la cause de la liberté, tout en insultant l'idée même de celle-ci. 
Nous sommes tous différents. Il n'y a pas d'identité noire universelle, mais selon les mots de Malcolm X, qui a beaucoup voyagé en Afrique et rêvé que les peuples de couleur partout uniraient un jour leurs forces contre l'oppression raciale, «nous avons un ennemi commun». 

Kji Claude Gatebuke, un survivant rwandais du génocide, est directeur exécutif du Réseau d'action des Grands Lacs africains (AGLAN) @ shinani1

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Envoyé par : Michel Niyibizi <niyimike@yahoo.fr>


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Fw: [ibukabose_rengerabose] When governments kill people: Repression, policing, and … peace? - YouTube


 

For live streaming tomorrow june 25th @7pm EST, here is the link:


When governments kill people: Repression, policing, and … peace? - YouTube

https://www.youtube.com/watch?v=6J-lKH7Pc8E


When governments kill people: Repression, policing, and … peace? - YouTube

https://www.youtube.com/watch?v=6J-lKH7Pc8E


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"Hate Cannot Drive Out Hate. Only Love Can Do That", Dr. Martin Luther King.
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Envoyé par : Nzi Nink <nzinink@yahoo.com>


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Monday 22 June 2020

Fw: *DHR* VIENT DE PARAÎTRE : « LE STATISME DÉFINITIONNEL DU GÉNOCIDE », UN LIVRE DE PIERRE-CLAVER MUPENDANA


Subject: *DHR* VIENT DE PARAÎTRE : « LE STATISME DÉFINITIONNEL DU GÉNOCIDE », UN LIVRE DE PIERRE-CLAVER MUPENDANA

 

La définition du génocide, qui a été tant appliquée dans de longues procédures devant les juges des Tribunaux militaires de Nuremberg et de Tokyo, du Tribunal Pénal International pour l'ex-Yougoslavie, du Tribunal Pénal International pour le Rwanda,… semble statique, unilinéaire  et étriquée : statique pour n'avoir pas évolué avec les relations sociales sur lesquelles elle est appelée à s'appliquer; unilinéaire parce qu'inspirée et inventée sur base d'une et une seule horrible expérience juive, au moment où l'humanité entière en a connu des multitudes et continue d'en connaître aujourd'hui. Pourtant pour son efficacité, sa crédibilisation universelle, et son appropriation absolue par l'humanité entière, elle devait et doit cristalliser toutes les expériences vécues par d'autres peuples ; étriquée parce qu'elle ne met pas en exergue de manière complète tous les éléments constitutifs de ce crime… Cette définition a été amputée de son historicité réelle, car le génocide se commet dans le temps et doit le traduire. Autrement, il importait que toutes les caractéristiques qu'on lui a accolées puissent couvrir tous les incidents plausibles dans toute situation de forte violence.

altLa définition du génocide ne doit pas occulter sa coloration politique, car ceux qui commettent le crime de génocide ont toujours le souci de dominer, de se hisser au faîte d'une organisation et à l'exercice du pouvoir temporel dans une société organisée, à la tête d'un gouvernement, d'un État et aux problèmes qui s'y rattachent.


Il ne faudrait pas oublier que cette définition ne doit pas non plus s'éloigner de son caractère sociologique, car le fait génocidaire est une partie intégrante du fait social.

Il serait regrettable que le génocide soit à tout jamais emprisonné dans ce mot « trop chargé d'histoire » de « l'holocauste juif », ce qui priverait au demeurant de toute aura juridicis la convention sur la prévention et la répression du crime de génocide de 1948.

Ainsi, tout en reconnaissant que la plupart des massacres, – où l'hésitation est de mise entre génocide et non-génocide (on a parlé aussi d'ethnocide, de politicide, de démocide) – , sont des concrétisations de l'horreur, il semble impossible d'accorder des catégories théoriques et analyse d'événements réels. Si l'on s'en remet au consensus le plus répandu chez les historiens, alors on considérera, avec réserves, que le génocide couvre le seul 20èmesiècle et consiste dans quatre événements : le génocide des Arméniens par le gouvernement Jeunes Turcs, celui des Juifs par l'Allemagne nazie, celui qui s'est déroulé au Cambodge perpétré par les Khmers rouges et celui des Rwandais Tutsi et Hutu. Mais on s'aperçoit alors que le mot « génocide » recouvre une énumération de faits et ne connaît pas de définition.

Pour finir, certains mettent en avant la spécificité d'Auschwitz et distinguent l'Holocauste, la Shoah, des autres génocides, au point d'en faire parfois l'unique génocide de l'histoire. Le fait que le mot « génocide » soit une invention de la deuxième moitié du 20èmesiècle et tienne son origine de l'extermination concertée et organisée des Juifs participe de cette difficile connexion entre le mot et les événements.

Pour finir, l'auteur constate que l'essence d'un génocide, en tant qu'événement historique, est bien l'extermination. Ce mot revient dans toute l'histoire de l'humanité. Cette extermination vise toujours l'un ou tous les trois objectifs à atteindre dans l'intentionnalité génocidaire selon Jacques Sémelin : l'éradication, à côté de la soumission et de la déstabilisation.


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Fw: *DHR* IMPINDUKA TURAYIKOZAHO INTOKI TWESE DUTANGE UMUGANDA UKO BURI WESE ASHOBOYE


IMPINDUKA TURAYIKOZAHO INTOKI TWESE DUTANGE UMUGANDA UKO BURI WESE ASHOBOYE  
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-“The root cause of the Rwandan tragedy of 1994 is the long and past historical ethnic dominance of one minority ethnic group to the other majority ethnic group. Ignoring this reality is giving a black cheque for the Rwandan people’s future and deepening resentment, hostility and hatred between the two groups.”

-« Ce dont j’ai le plus peur, c’est des gens qui croient que, du jour au lendemain, on peut prendre une société, lui tordre le cou et en faire une autre ».

-“The hate of men will pass, and dictators die, and the power they took from the people will return to the people. And so long as men die, liberty will never perish.”

-“I have loved justice and hated iniquity: therefore I die in exile.

-“The price good men pay for indifference to public affairs is to be ruled by evil men.”

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