Le retour à la véritables paix et à la véritable sécurité à l'Est de la RDC passe par un dialogue inter-rwandais incontournable !
Kinshasa, 15/02/2014 / Politique
Pour extirper la racine de l'insécurité dans la partie Est de la RDC où les groupes armés et autres rebelles rwandais ont trop inculqué les violences instiguées par le régime va-t'en-guerre de Kigali, la solution incontournable demeure le dialogue inter-rwandais maintenant réclamé par ces sinistres tueurs et le maître de Kigali doit être forcé à accepter ce dialogue qu'il continue à bouder.
Les rebelles des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) sont à ce jour à la croisée des chemins. Poussées à déposer les armes par la Monusco, les FARDC et la communauté internationale, et devenues apatrides, car rejetées par le Rwanda, les FDLR ont annoncé de renoncer à la lutte armée et souhaitent rentrer au bercail pour un véritable dialogue avec Kagame. Cependant, celui-ci, qui en a fait son fonds de commerce, veut tout seul, négocier avec ceux qu'il a toujours confusément accusés d'avoir massacré ses compatriotes en 1994, des tutsis extrémistes et hutus modérés.
Un dilemme qui doit pousser la communauté internationale, les Etats-Unis d'Amérique en tête à peser de son poids pour contraindre Kagame à accepter de dialoguer avec ses frères et soeurs, membres des FDLR.
Annihiler le prétexte
Le Secrétaire Général intérimaire des FDLR, le colonel Wilson Irategeka, a annoncé la décision de son mouvement de mettre fin à la lutte armée « Les Fdlr ont pris la décision de déposer les armes parce que chaque fois que Kigali voudrait attaquer le Congo et piller les richesses de la RDC. Il prétexte toujours venir chercher les Fdlr qui sont armés et qui peuvent attaquer le Rwanda. Un épouvantail pour Paul Kagame ! Et pour donner la chance à la paix dans la région des Grands Lacs, « nous sollicitons de la part de la communauté internationale qu'elle incite Kigali à accepter les négociations avec les partis politiques d'opposition, dont les Fdlr », a déclaré le colonel Wilson Irategeka, qui n'a pas oublié d'affirmer que l'arrêt des hostilités est officiel.
Cette déclaration vient remettre à la surface la question du retour de la paix qui doit nécessairement passer par cet important préalable dont l'instauration d'un dialogue entre les gouvernements de la région et leurs oppositions respectives. Une idée que Kigali ne veut pas en entendre parler parce que c'est là son fond de commerce qui lui permet de justifier ses idées annexionnistes. Il a immédiatement rejeté la négociation proposée par les Fdlr pour résoudre la crise au Rwanda.
La problématique de la paix dans la région dans l'Est de la République Démocratique du Congo et, par conséquent dans toute la région des Grands-Lacs, préoccupe au plus haut point l'opinion publique depuis bientôt deux décennies, à cause de la multiplication des groupes armés (forces négatives) nationaux et étrangers. Pourtant, les derniers développements sur le terrain des opérations semblent donner une lueur d'espoir, quand bien même des pesanteurs ne cessent de se placer en travers du chemin qui mène vers une paix durable au Congo et dans toute la région.
La montée en puissance des Forces armées de la Rdc (Fardc) avec, comme conséquence, la victoire militaire sur la rébellion du M23 (Mouvement du 23 mars, jadis Rcd-Goma d'Azarias Ruberwa et puis du Cndp de Nkundabatware), et la reddition des milliers de miliciens issus d'autres groupes armés locaux dans la région. A ceux-ci, on peut ajouter le lancement des opérations de la traque des Forces négatives étrangères en commençant par les rebelles ougandais de l'Alliance des forces démocratiques et l'Armée nationale pour la libération de l'Ouganda (Adf-Nalu).
Les Fdlr (Forces démocratiques pour la libération du Rwanda), puisque c'est d'elles qu'il s'agit maintenant, n'ont pas voulu attendre que le rouleau compresseur de Fardc vienne les broyer. Dans une déclaration faite sur Rfi, par la bouche de leur secrétaire exécutif intérimaire, ces rebelles rwandais ont affirmé avoir cessé officiellement les hostilités contre leur pays, le Rwanda. « Selon le colonel Wilson Iratageka, indique la RFI, le mouvement a officiellement déposé les armes depuis le 30 décembre dernier ».
Ils se disent prêts à remettre leurs armes à la Monusco et au gouvernement rwandais, ce qu'ils n'avaient jamais cessé d'indiquer dans plusieurs lettres adressées aux casques bleus, mais à la seule condition que soit ouvert un dialogue avec Kigali pour parvenir à une paix durable dans la région.
Le refus injustifié de Kigali
Olivier Nduhungirehe, représentant permanent adjoint du pays de mille collines aux Nations unies, a opposé un non catégorique et qu'il veut définitif aux négociations avec les Fdlr: On a dit à plusieurs reprises qu'il ne pourra pas y avoir de négociations avec les Fdlr qui étaient un mouvement génocidaire. Et pourtant, seul le dialogue s'avère être la voie impérative pour le retour des Fdlr dans leur pays et parvenir à une paix durable dans la région, quitte, par exemple, à ce que ses membres, presque tous, non concernés par le prétendu génocide, de s'organiser sous une autre dénomination.
La question a déjà fait objet d'après discussions entre les dirigeants et autres acteurs politiques dans la région et toutes les opinions ont convergé dans le même sens l'opinion se souvient que, lors de la 21ème session ordinaire du sommet des chefs d'Etats de l'Union africaine (Ua), le problème a été également posé dans le même sens. C'est d'ailleurs le Président tanzanien, Jakaya Mrisho Kikwete, qui avait émis l'idée d'un dialogue régional global, en vue d'une résolution durable de la crise dans la région ainsi que dans l'Est de la Rdc. Il importe qu'il y ait un esprit d'ouverture des négociations entre les gouvernements de Kigali et Kampala avec leurs rebellions et oppositions respectives, notamment les Fdlr pour le Rwanda, les Adf-Nalu et la Lra pour l'Ouganda.
Kinshasa : la démarche Fdlr paraît positive
Etant donné que ce groupe armé qui prétend combattre le régime rwandais a commis de nombreux crimes en territoire congolais le gouvernement de Kinshasa a trouvé positive cette démarche. « Nous attendons d'eux qu'ils cessent toutes les opérations offensives contre un pays qui n'est pas le leur et pour lequel ils n'ont rien à revendiquer. Ensuite, qu'ils se désarment, se démobilisent et acceptent de participer au programme de rapatriement vers leur pays pour le reste, c'est un problème qui concerne leur pays », a déclaré Lambert Mende sur les Ondes de la Rfi.
Mais, devant autant de faits, l'attitude affichée par les Nations-Unies restent les seules qui intriguent. L'opinion n'arrive pas à se représenter très bien le fait que lorsque le débat, en ce moment précis, est entrain de prendre la tournure de la solution par le dialogue, l'instance qui devait faire en sorte que cela puisse avoir lieu continue à se figer dans la seule option militaire. Dans une interview accordée à la radio française le lundi 3 février. Martin Kobler, le numéro 1 de la Monusco, a continué à déclarer que la priorité pour 2014, c'est la traque des Fdlr. Et pourtant, ce mouvement se dit prêt à négocier et le lui a déjà exprimé plusieurs fois à travers des correspondances.
D'où, la question de savoir l'objet réel de la Mission des Nations-Unies est-ce une mission de maintien de la paix, ou celle d'entretien de la guerre? Là ou un groupe armé dit avoir déposé les armes et est entrain de solliciter un dialogue, l'ONU continue à parler de la guerre ? N'est-ce pas là, le monde à l'envers ? Curieux quand même. Cela est même constaté au niveau du Conseil de sécurité, alors que le représentant rwandais déclare haut et fort que son pays ne peut pas engager un dialogue tout le monde reste inerte Personne n'ose lever son petit doigt pour interpeller le régime de Kigali à ce sujet et, au besoin, le lui imposer au risque des sanctions exemplaires. Y aurait-il en fin de compte des gens qui cherchent à protéger des intérêts à travers la poursuite de la tension dans l'Est de la Rdc ? C'est comme qui dirait No war, no business » ?
La Monusco, un parapluie de Kigali
Autant s'offrent des possibilités d'avancer dans le processus de paix dans la région des Grands Lacs autant les portes se referment tout de suite à cause de l'extrémisme au pouvoir de Kigali sur qui personne au sein de la Communauté Internationale n'exerce la moindre pression pour qu'il remplisse sa part d'engagements la dernière réunion d'Addis Abeba sur les Grands Lacs, tenue en marge du dernier sommet de l'Union Africaine est d'un laconisme qui traduit cette indifférence face à la responsabilité du Rwanda dans la déstabilisation de l'Est de la RDC et des Grands Lacs.
Le Potentiel
(DN/TH/GW/Yes)
Last edited: 15/02/2014 18:02:26
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