QUÉBEC | L'opacité continue à l'Organisation internationale de la francophonie (OIF), où des rapports de dépenses et d'audit demeurent cachés, ce qui est contraire aux règles de transparence adoptées après la controverse entourant la gestion de son ex-secrétaire générale Michaëlle Jean.
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Une politique adoptée en 2018 par les États et gouvernements membres de l'OIF oblige la divulgation de plusieurs documents, dont des rapports de vérification externe et interne ainsi que les dépenses du cabinet de l'actuelle secrétaire générale, Louise Mushikiwabo.
Dès le début du mandat de Mme Mushikiwabo, l'organisation a publié plusieurs documents, comme l'exigeaient les nouvelles règles.
La rémunération de base de la secrétaire générale, soit 275 000 $, a ainsi été rendue publique pour la première fois sur le site internet de l'OIF, en 2019. Les états financiers de 2018, dernier exercice de Mme Jean, ont également été publiés.
Aucune trace cependant des rapports annuels du vérificateur externe ou de l'auditeur interne, tant pour la dernière année complétée, 2019, que pour les précédentes. Les constats dressés dans ces documents ont parfois été embarrassants, dans le passé, pour les dirigeants.
Désaccords
Avant de quitter précipitamment ses fonctions en octobre, l'ex-administratrice Catherine Cano a pourtant affirmé, lors d'un passage à Montréal, que l'auditeur externe avait certifié les états financiers de l'année 2019.
Mme Cano avait fait état d'un redressement des finances de l'OIF, après deux années de déficits consécutifs totalisant 7 millions $.
L'administratrice, qui selon l'OIF aurait démissionné en raison de « désaccords », a dû resserrer les dépenses, notamment pour les déplacements.
Silence
Oria Vande Weghe, porte-parole de Mme Mushikiwabo, a refusé de donner suite aux demandes de notre Bureau d'enquête pour obtenir les plus récents documents.
« Nous préférons [...] vous référer à notre site internet où toutes nos activités sont relayées, et ce, dans la plus grande transparence », a-t-elle répondu.
Un examen méticuleux des documents disponibles révèle toutefois l'absence des rapports de vérification et d'audit.
Les dépenses du cabinet de Mme Mushikiwabo sont également introuvables.
En 2017, Mme Jean, ex-gouverneure générale du Canada, s'est retrouvée au centre d'une controverse en raison des dépenses d'un demi-million de dollars pour l'aménagement de son appartement de fonction et de la hausse de ses frais de déplacement.
Le cabinet de la secrétaire générale, Louise Mushikiwabo, a refusé nos demandes de documents.
Les dépenses de la secrétaire générale demeurent cachées
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