Après la neutralisation du M23 en RDC, la Monusco avait affirmé que la mise hors d'état de nuire des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) était une priorité. Dernièrement, les rebelles rwandais avaient envoyé plusieurs lettres aux casques bleus disant être prêts à déposer les armes, mais à condition notamment d'un dialogue avec Kigali.
Cette fois, le secrétaire exécutif par intérim, le colonel Wilson Irategeka, affirme que l'arrêt des hostilités est officiel.
« Les FDLR ont pris la décision de déposer les armes parce que chaque fois que Kigali voulait attaquer le Congo et piller les richesses de la RDC, il prétextait venir chercher les FDLR qui sont armés et pouvaient attaquer le Rwanda. Alors disons que pour donner la chance à la paix dans la région des Grands Lacs et que les FDLR puissent y participer, nous avons toujours sollicité la communauté internationale pour qu'elle incite Kigali à accepter les négociations avec les partis politiques d'opposition, dont les FDLR. »
Olivier Nduhungirehe est le représentant permanent adjoint du Rwanda aux Nations unies. Sur cette annonce de dépôt des armes, il demande à voir. Quant aux négociations avec les FDLR, c'est un non ferme et définitif.
« Nous, ce qui nous importe, c'est qu'ils déposent physiquement leurs armes auprès de la Monusco et qu'ils s'inscrivent donc dans le programme de rapatriement. Nous avons un centre de démobilisation au nord du pays qui accueille des FDLR. Et donc, s'ils disent qu'ils déposent les armes, qu'ils se présentent à la Monusco. S'ils refusent de le faire, la brigade d'intervention créée par la résolution 20-98 est chargée de neutraliser ces FDLR.
On a dit à plusieurs reprises qu'il ne pourra pas y avoir de négociations avec le FDLR qui était un mouvement génocidaire. Au Rwanda, on accepte de réintégrer les FDLR dans la société. Mais ceux qui ont commis des crimes, ceux qui ont commis des génocides, vont devoir répondre de leurs crimes devant la justice. »
Malgré ce dépôt des armes censé être officiel depuis le 30 décembre, une attaque dans le parc des Virunga, dans l'est de la RDC, le 13 janvier, avait tué un garde ainsi que trois assaillants présentés justement comme des FDLR. Sur cet incident, le colonel Wilson Irategeka déclare que ses hommes n'ont rien à voir et que les responsables sont des éléments armés envoyés par le pouvoir de Kigali.