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Sunday 14 October 2012

Conflit dans les Kivus: le Rwanda en accusation

http://www.letemps.ch/Page/Uuid/7f6f3416-13d4-11e2-bc5e-69769336ed61%7C1#.UHuD4MVLWSo

AFRIQUE DES GRANDS LACS Vendredi12 octobre 2012

Conflit dans les Kivus: le Rwanda en accusation

Godefroid BwitiLumisa Kinshasa

Les pressions se multiplient sur Kigali, en raison du soutien de l'armée rwandaise aux milices armées dans l'est de la République démocratique du Congo. Ambiance tendue entre les deux voisins alors que le Sommet de la francophonie s'ouvre vendredi à Kinshasa

C'est une actualité brûlante, mais non prévue au programme. Le Sommet international de la francophonie s'ouvre ce vendredi sur fond de polémique entre le Rwanda et la République démocratique du Congo (RDC). Réunis en prélude mercredi, certains représentants des 75 pays membres ont assisté à une joute verbale entre le Rwanda et la RDC, sur le présumé soutien militaire de Kigali aux milices armées qui sévissent au NordKivu, dans l'est de la RDC. Une région où, depuis le mois de mai, l'armée régulière est aux prises avec les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) qui, de source onusienne, ont installé une sorte «d'Etat dans l'Etat».

Pour étayer ses accusations, Kinshasa s'appuie d'abord sur le rapport d'experts de l'ONU publié dès juin, qui souligne le «rôle clé» de Kigali dans la création, l'armement et le financement des mutins du M23. D'autres enquêtes, comme celle de Human Rights Watch (HRW) publiée en septembre, sont venues confirmer ces allégations.

Arrêt des subventions

Selon de nombreux observateurs, le Rwanda aurait pour objectif une «sécession des deux Kivus». Un objectif peu réaliste, selon Pierre Cherruau. Le directeur de la rédaction du site d'informations SlateAfrique reconnaît cependant «que cette région est en voie de balkanisation. D'autant que le régime de Kabila n'a pas forcément la légitimité et la puissance militaire pour reprendre le contrôle de tout l'est du Congo.» Un isolement qui fait la fortune de plusieurs dirigeants rwandais, dont des officiers de haut rang cités dans le rapport de l'ONU, qui tirent de juteux profits de la persistance de la guerre grâce à l'exploitation minière d'un des sous-sols les plus riches du monde.

Certes, Kigali a toujours réfuté ces accusations, mettant au contraire en avant son rôle de médiateur pour la paix dans la région. Sans convaincre franchement ses principaux bailleurs, dont les défections se sont enchaînées en cascade. «Si les liens étroits tissés par le Rwanda avec les dirigeants américains et britanniques au lendemain du génocide de 1994 ne se déferont pas si vite, les chancelleries occidentales ne peuvent plus ignorer les violations des droits de l'homme tant au Kivu qu'à l'intérieur du Rwanda même», analyse Pierre Cherruau.

Dès l'été, les Pays-Bas, l'Allemagne et le Royaume-Uni ont suspendu leur aide budgétaire de plusieurs dizaines de millions de dollars. Et, si les Etats-Unis ont mis entre parenthèses leur faible subvention de 300 000 dollars annuels, il n'en reste pas moins que ces signaux forts commencent à agacer le gouvernement du président Paul Kagame.

«D'autres acteurs»

Fin septembre, l'Union européenne, par la voix de son représentant à Kinshasa, Jean-Michel Dumond, a annoncé la suspension de toute nouvelle aide au Rwanda: «Il s'agit de faire comprendre très clairement à nos amis rwandais qu'ils doivent explicitement condamner le M23, et […] faire en sorte que cessent toutes ingérences dans les affaires internes congolaises.»

Et il est fort possible que la Banque mondiale, qui injecte près de 300 millions de dollars chaque année au Rwanda, soit aussi sensible à ces accusations. La pression sur l'organisation de Washington s'est d'ail­leurs accentuée début septembre: HRW a envoyé une lettre à ses dirigeants pour les exhorter à «revoir [leur] programmation au Rwanda». L'ONG américaine fait observer que ce petit pays d'Afrique centrale a connu une forte croissance économique et des hausses des indicateurs de développement depuis le génocide de 1994, en partie grâce à l'appui de la Banque mondiale.

Mais si les guerres successives en RDC sont les plus meurtrières depuis la Seconde Guerre mondiale, avec plus de 5 millions de victimes, l'attention actuelle sur le Rwanda ne doit pas faire oublier que «d'autres acteurs jouent aussi un rôle trouble dans les violences, ajoute Pierre Cherruau. A commencer par l'Ouganda, les rebelles de l'Armée de libération du Seigneur ou certains employés des Nations unies.»

A Kinshasa, François Hollande lie francophonie et démocratie

http://www.lepoint.fr/fil-info-reuters/a-kinshasa-francois-hollande-lie-francophonie-et-democratie-13-10-2012-1516638_240.php

par Elizabeth Pineau

KINSHASA (Reuters) - François Hollande se gardant d'applaudir le discours du Congolais Joseph Kabila : c'est l'une des images fortes de l'ouverture, samedi, du sommet de la Francophonie de Kinshasa, où le président français s'est posé en garant des libertés.

La question des droits de l'homme a constitué le fil rouge de la visite d'une journée du chef de l'Etat dans l'ancien Zaïre, où il a invité les 56 pays du monde francophone à mettre leur langue "au service du monde et de la liberté".

"Je suis venu aussi ici, à Kinshasa, pour parler clair comme je m'y suis engagé à Dakar, c'est-à-dire que je ne change pas de discours selon les lieux ou selon les interlocuteurs", a dit François Hollande lors d'une conférence de presse finale dans la capitale congolaise.

"Je dis non pas ce que je pense mais ce que la France porte comme message, comme principes, comme valeurs", a-t-il ajouté.

Après le Sénégal, la République démocratique du Congo était la deuxième étape d'une tournée africaine de deux jours, la première de son quinquennat, du président français.

A l'ouverture du sommet de la Francophonie, François Hollande a rappelé que "c'est en français que les révolutionnaires de 1789 ont proclamé et donc écrit la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen".

"La francophonie doit porter la démocratie, les droits de l'homme, le pluralisme, le respect de la liberté d'expression, l'affirmation que tout être humain doit pouvoir choisir ses dirigeants", a-t-il dit.

PAS D'APPLAUDISSEMENTS

Des propos qui prenaient un caractère particulier dans un pays où les journalistes et les militants des droits de l'homme ont du mal à s'exprimer et où les élections de novembre 2011 ont été entachées d'irrégularités.

Dans le Palais du peuple, François Hollande s'est gardé d'applaudir les propos liminaires du président congolais Joseph Kabila, qu'il a omis de remercier en tant qu'hôte lorsqu'il a pris la parole.

Les deux hommes avaient eu auparavant un entretien "franc et direct" au palais présidentiel, ce qui n'a pas empêché le président français de réitérer sur le sol congolais ses propos tenus cette semaine à Paris, où il avait qualifié "d'insoutenable" la situation des libertés en RDC, des commentaires fraîchement accueillis à Kinshasa.

"C'est la bataille des droits de l'homme, elle demeure. Ici nous sommes, je l'ai dit, dans une démocratie où le processus n'a pas été encore été complet, c'est le moins que l'on puisse dire. Il y a encore des réalités inacceptables", a-t-il dit après avoir inauguré une plaque en l'honneur du militant des droits de l'homme congolais Floribert Chebeya, assassiné en juin 2010.

Le cas de ce militant, dont les meurtriers n'ont pas été jugés, et de journalistes emprisonnés a été abordé lors de l'entretien avec Joseph Kabila.

Arrivé au petit matin en provenance du Sénégal, François Hollande a rencontré à Kinshasa les représentants de sept ONG, et reçu des membres de l'opposition de l'Assemblée nationale congolaise "qui lui ont demandé un renforcement de la démocratie et des libertés en RDC", a rapporté son entourage.

Des élections locales, prévues l'an prochain, serviront de test.

LE FRANÇAIS EST UNE LANGUE AFRICAINE

François Hollande et Joseph Kabila ont évoqué la situation dans l'Est de la RDC, où des combats transfrontaliers provoquent d'importants déplacements de population.

Réaffirmant dans son discours que "les frontières de la République démocratique du Congo sont intangibles", le président français s'est dit favorable à ce que le mandat de la Minusco (la Mission des Nations unies en République démocratique du Congo) "puisse être précisé, élargi si nécessaire".

La situation au Mali a aussi été largement abordée entre le président français et ses interlocuteurs, alors que le conseil de sécurité des Nations unies vient de voter une nouvelle résolution préparant une intervention armée panafricaine.

François Hollande a renouvelé le message d'encouragement à l'Afrique délivré la veille dans la capitale du Sénégal.

"Le français est une langue africaine", a-t-il dit sous les applaudissements de l'assemblée. "L'avenir de la francophonie, il est ici, en Afrique (...) Le français n'appartient pas à la France, il vous appartient, il est à vous."

Selon les prévisions, sur les 700 millions d'hommes et de femmes qui parleront le français en 2050, 80% vivront en Afrique.

Edité par Jean-Baptiste Vey

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Les opposants politiques rwandais méritaient très certainement le Prix Sakharov 2012

Les opposants politiques rwandais méritaient
très certainement le Prix Sakharov 2012.

La non sélection de trois prisonniers politiques rwandais, Madame Victoire Ingabire Umuhoza, Messieurs Bernard Ntaganda et Déogratias Mushayidi, lors du second tour au prix Sakharov édition 2012 est indubitablement une énorme déception. Tout en respectant le choix du parlement européen qui est souverain en la matière, soulignons que ce choix n'entame en rien la crédibilité et la légitimité du combat des trois nominés rwandais pour un Rwanda plus en phase avec notre époque, conformément au vent de démocratie qui souffle sur tout le continent africain et le Moyen-Orient.

Créé en 1988 par le Parlement européen pour honorer les personnes ou les organisations qui militent pour la défense des droits de l'homme et la liberté d'expression, ce prix est un geste de solidarité démocratique sans frontières qui ne peut être dissocié des valeurs de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme.

En présentant les trois opposants rwandais à ce prix, les promoteurs de la candidature voulaient tout d'abord exprimer leur admiration pour le courage et l'abnégation de ces trois personnalités qui ont bravé la peur, le danger et ont osé dénoncer la répression dont est victime le peuple rwandais. Qui peut en effet oser nier l'évidence de l'intolérance et de la fermeture de l'espace politique rwandais ?

Dans son dernier rapport de mai 2012, Amnesty Internationaldénonçait « l'usage systématique de la torture au Rwanda » par  les services des renseignements militaires DMI.


Alors que la Constitution rwandaise garantit le droit à l'intégrité de la personne et interdit formellement  le recours à la torture, Amnesty International évoque même dans son rapport d'octobre 2012, « des informations faisant état de disparitions forcées, d'actes de torture et d'autres formes de mauvais traitements perpétrés contre des personnes se trouvant dans des centres de détention militaires ».

 

C'est contre ces violations fragrantes, parfaitement connues de la communauté internationales, que les 3 personnalités rwandaises se sont élevées, au risque de leurs vies.

 

Il ne fait aucun doute que les  candidats retenus sont de qualité et que leur combat mérite aussi une reconnaissance. Que la situation des droits de l'homme dans leurs pays d'origine soit préoccupante est aussi une réalité. Mais toutes proportions gardées, aucun des 3 pays dont les candidats ont été retenus n'a fait l'objet, en moins de deux ans, de deux rapports accablants de l'ONU pour des cas de violations graves des droits de l'homme.

En effet, dans son rapport intitulé « Mapping report », l'ONU épingle le gouvernement rwandais pour des actes commis en République Démocratique du Congo contre les réfugiés rwandais et contre les populations congolaises. Selon ce rapport, plusieurs de ces actes pourraient être qualifiés de génocide.


Dans un autre rapport non moins accablant, des experts de l'ONU ont accusés le gouvernement rwandais de soutenir la mutinerie des rebelles congolais du mouvement M23 soupçonnés de graves crimes contre l'humanité à l'Est de la RDC.

Le Rwanda a aussi été vivement critiqué lors de la dernière assemblée générale de la commission onusienne des droits de l'homme pour ses lois liberticides, dont celle relative à l'idéologie génocidaire. Celle-là même qui a conduit les 3 personnalités rwandaises derrière les barreaux et qui leur vaut d'être aujourd'hui enfermé sans aucun espoir de justice équitable.

 

Leur combat est identique à celui des illustres aïeux qui ont été à la base de la Déclaration des Droits de l'homme dont s'inspire le Prix Sakharov. Nous pensons que l'Union Européenne et sa haute assemblée, qui partagent ces valeurs, seraient honorées de les soutenir d'une manière ou d'une autre, car la liberté d'expression et d'exercice des droits civiques n'a pas de frontière.

Nous en profitons pour exprimer nos très sincères remerciements à tous les honorables députés européens qui ont soutenu cette candidature. Nous les exhortons à rester solidaires avec le peuple rwandais dans son combat pour les libertés universellement reconnues. C'est la seule façon de prouver que pour obtenir l'ouverture de l'espace politique il y a bien une alternative à la violence.

 

Fait à Bruxelles, le 14/10/2012.

 

FDU-Inkingi                                              PS Imberakuri                             

Dr. Nsengimana Nkiko                         Jean baptiste Ryumugabe

Coordinateur du Comité de Coordination          Représentant en Europe

 

PDP Imanzi                                                RIFDP

Gérard Karangwa                                             Madame Primitiva Mukarwego

Vice-Président                                                  Coordinatrice section Belgique

 

Rencontres pour la Paix

Luc Marchal

Cellule Afrique Centrale

Saturday 13 October 2012

Rwanda : bilan mitigé pour la révolution verte


RWANDA

 

12-10-2012

Rwanda : bilan mitigé pour la révolution verte



(Syfia Grands Lacs/Rwanda) La réforme agricole de 2007 au Rwanda a permis d'augmenter fortement la production globale du pays mais tous les agriculteurs ne s'y retrouvent pas. Les uns n'arrivent pas à vendre leurs récoltes, d'autres ont aujourd'hui une alimentation déséquilibrée. Découragés certains passent outre les directives gouvernementales.

Ces agriculteurs du nord du Rwanda se disent déterminés à ne plus cultiver de blé car ils n'ont pas vendu leur dernière récolte au prix escompté (420 Frw/kg, 0,8$) : ″Nous l'avons amenée au bureau de la cellule où elle devait être vendue. Et voilà qu'on nous a demandé, une semaine après de venir la récupérer faute de client″, se plaignent-ils. 
Découragés, ils jurent aujourd'hui de résister aux directives gouvernementales : ″Nous avons décidé de vendre notre blé à n'importe quel prix pour l'écouler et cultiver par la suite des plantes qui nous procureront de l'argent″. 
Depuis que le gouvernement rwandais a lancé en 2007 une nouvelle politique agricole, certaines récoltes devenues très abondantes ne se vendent pas ou mal. La nouvelle politique a, en effet, régionalisé les cultures et consolidé les terres afin de cultiver une seule plante sur de grandes étendues. L'objectif, selon le gouvernement, est ″d'augmenter la production et de faire passer les paysans d'une agriculture de subsistance à une plus commerciale". 

Intensifier la production
C'est sur ce volet "Intensification et développement des systèmes de production durable" que le gouvernement a concentré ses efforts. Il accapare 80% du budget consacré à l'agriculture, qui représente 6% du budget total de l'État. Aménagement des marais, développement de l'irrigation, mécanisation et gestion durable des ressources naturelles et conservation des sols... le chantier est vaste. Ce programme vise à améliorer la sécurité alimentaire de la population en augmentant la production vivrière. Les autres 20% du budget servent à la professionnalisation des producteurs et autres agents économiques et au développement de l'agri-business et de l'horticulture.
Pour atteindre ces objectifs, chaque province doit cultiver ce qui a été décidé par le ministère de l'Agriculture en fonction des spécificités des sols et du climat. Les paysans doivent aussi se réunir en coopératives où ils cultivent ensemble et ont ainsi droit aux semences sélectionnées et intrants subventionnés (ils ne payent que la moitié du prix). 
"Durant les trois dernières années, grâce au quasi triplement des récoltes de maïs, de blé, et de manioc, la production agricole nationale a augmenté d'environ 14% par an, et les problèmes de disettes ne se remarquent plus", se félicite aujourd'hui Agnès Kalibata, ministre de l'Agriculture.

Déséquilibres alimentaires
Mais certaines de ces productions, comme le maïs et le blé peu consommés, traînent dans les greniers sans être payées au grand mécontentement des paysans. 
″Il ne suffit pas de dire qu'on adopte telle culture il faut aussi expliquer aux simples gens pourquoi cette culture et non celle-là″, note un cultivateur de Kinigi à Musanze. Celui-ci a du mal à comprendre pourquoi la culture du sorgho, qui leur rapportait de l'argent depuis des années et évitait la malnutrition dans la famille, a été supprimée. Depuis lors le sorgho est devenu rare et cher (350 Frw(1/2$) contre 200 Frw) et dans certains cabarets, les bières sont devenues d'étranges et dangereuses mixtures : ″umurahanyoni, une bière frelatée composée d'un mélange du sorgho, d'engrais, d'alcools forts, remplace la bière de banane et enivre à mourir ici″, dit Ujeneza Aloys du centre de Gitare à Burera au Nord. 
Les déséquilibres alimentaires s'accentuent dans certaines régions. "Dans tous les ménages de ce secteur, on ne mange que la pomme de terre. Pour acheter des haricots ou des légumes, il faut faire des kilomètres. Alors qu'avant chacun en avait dans sa parcelle", déplore un habitant du district de Musanze. Et ces denrées qui viennent de loin coûtent souvent cher. "On remarque une élévation des prix pour les produits dont la culture n'est plus permise localement et qui sont importés d'ailleurs", constate Jean Pierre Mpakaniye du syndicat Imbaraga, une fédération des agriculteurs et éleveurs du Rwanda.
C'est ainsi aussi que le succès de la production de maïs dans les marais a fait grimper le prix des légumes qui y étaient jadis cultivés et qui sont devenus rares. Les commerçants viennent les acheter pour les vendre dans les supermarchés et grands marchés comme à Kigali. 
Si l'objectif d'augmenter la production globale est atteint, cette révolution verte pèse souvent sur l'alimentation des familles paysannes et le revenu des agriculteurs qui ne souhaitent qu'une chose : qu'à défaut de pouvoir manger leurs récoltes, le prix de vente de celles-ci couvre leur travail et leurs dépenses. 

Fulgence Niyonagize, Venant Nshimyumurwa

Rwanda:Politiki nshya y’ubuhinzi ibangamiye abaturage | Umunyarwanda


Rwanda:Politiki nshya y'ubuhinzi ibangamiye abaturage

agri

Ivugururwa ry'ubuhinzi ryatangiye mu 2007 mu Rwanda ryashoboye gutuma umusaruro w'ubuhinzi wiyongera muri rusange mu gihugu ariko abahinzi bose  ntabwo byabaguye neza. Bamwe mu bahinzi ntabwo bashobora kugurisha umusaruro wabo, abandi bafite ikibazo cy'indyo ituzuye. Kubera gucika intege bamwe ntabwo bashaka gukurikiza amabwiriza ya Leta ajyanye n'ubuhinzi.

Abo bahinzi biganjemo abo mu majyaruguru y'u Rwanda bavuga ko bagiye guhebera urwaje ntibazongere guhinga ingano kuko batashoboye kugurisha umusaruro wabo baherutse gusarura ku giciro bifuzaga (420 Frw/0,8$).
Abo baturage bijujuta bagira bati:"Twajyanye umusaruro wacu ku biro by'akagari aho wagombaga kugurishirizwa. None dore badusabye, nyuma y'icyumweru kuza gutwara umusaruro wacu ngo babuze abawugura!"

Kubera gucika intege, abo baturage bavuga ko ubu bagiye kwanga amabwiriza ya Leta, baragira bati:"twafashe icyemezo cyo kugurisha ingano zacu ku giciro icyo ari cyo cyose ngo dushobore kuzikuraho, nyuma tuzahinga ibindi bihingwa bishobora kuduha amafaranga."

Kuva Leta y'u Rwanda yatangiza mu 2007, politiki nshya y'ubuhinzi, ibihingwa bimwe na bimwe byabaye byinshi ku isoko ku buryo bitagurishwa cyangwa bigoye kugurishwa. Politiki nshya y'ubuhinzi, ubundi yahisemo uturere tugomba guhingwamo ibihingwa runaka, habaho kwegeranya ubutaka ku buryo hahingwa igihingwa kimwe ku buso bunini. Intego, nk'uko Leta ibivuga ni:ukongera umusaruro, no gutuma abaturage bava mu guhinga ibibatunga gusa ahubwo bagahinga byinshi bagamije guhingira isoko.

Ni mu gikorwa cyiswe icyo kongera no guteza imbere uburyo bwo kongera umusaruro mu buryo burambye, leta y'u Rwanda yashyizemo ingufu. Icyo gikorwa gitwara 80 ku ijana ry'ingengo y'imali igenerwa ubuhinzi, ingengo y'imali igenerwa ubuhinzi na Leta y'u Rwanda ikaba ingana na 6 ku ijana by'ingengo y'imali yose. Gutunganya ibishanga, guteza imbere uburyo bwo kuhira imyaka, uburyo bwo gucunga neza umutungo kamere no gufata neza ubutaka… Uwo mushinga ni munini cyane. Iyo gahunda igamije kongera kwihaza mu biribwa ku baturage hongerwa umusaruro w'ibihingwa ngangurarugo. 20 ku ijana by'ingengo y'imali ikoreshwa mu kongerera ubumenyi abakora mu by'ubuhinzi n'abandi bakora ibikorwa bigamije inyungu bishingiye ku buhinzi.

Kugira ngo izo ntego zigerweho, buri ntara igomba guhinga ibihingwa byagenwe na Ministère ifite ubuhinzi mu nshingano zayo hakurikijwe imiterere y'ubutaka n'ikirere. Abahinzi nabo bagomba kwibumbira mu ma Koperative bagahingira hamwe, ndetse bagahabwa imbuto z'indobanure bishyura gusa ½ cy'igiciro cy'izo mbuto.

"Mu myaka 3 ishize, umusaruro w'ibigori, ingano, imyumbati wikubye inshuro 3, umusaruro w'ubuhinzi w'igihugu cyose wiyongereyeho 14%, nta kibazo cy'inzara kikigaragara mu gihugu": ibyo bitangazwa na Minisitiri w'Ubuhinzi, Agnès Kalibata.

Ariko umwe muri uwo musaruro nk'ibigori n'ingano bidakoreshwa cyane n'abanyarwanda, bitinda mu bigega kubera kutagurwa ibyo abaturage ntibabyishimire.

Umuturage umwe wo Kinigi, mu karere ka Musanze yagize ati:"Ntabwo bihagije kubwira umuhinzi ngo nahinge igihingwa iki n'iki, ni ngombwa no kumubwira impamvu agomba guhinga icyo gihingwa akareka guhinga ikindi gihingwa yishakiye." Uyu muturage ntabwo yumva ukuntu amasaka, yinjirizaga abaturage amafaranga menshi kuva mu myaka myinshi ishize, kandi akarinda imirire mibi mu miryango, yabujijwe guhingwa. Kuva icyo gihe amasaka yabaye make ku isoko n'abonetse arahenda cyane (350Frw kandi kera yaraguraga 200Frw).

Umuturage witwa Aloys Ujeneza wo ku gasantere ka Gitare muri Burera avuga ko mu tubari tumwe na tumwe, inzoga zisigaye zarabaye mbi cyane: urugero ni inzoga yitwa UMURAHANYONI, yengwa hakoreshejwe kuvanga amasaka, ifumbire, Kanyanga.. ubu iyo nzoga ikaba yarasimbuye urwagwa, ku buryo isindisha cyane kandi ikaba yakwica ubuzima bw'abantu.

Imirire mibi imaze kwigaragaza mu duce tumwe na tumwe. Umuturage wo ku Musanze aragira ati:"Mu ngo zose z'uyu Murenge barya ibirayi gusa, kugira ngo umuntu ashobore kugura ibishyimbo cyangwa imboga, umuntu agomba kugenda urugendo rurerure, mu gihe mbere buri muturage yashoboraga kubona uburisho mu kwe. Uretse urugendo rurerure ibyo biribwa birahenda cyane."

"Ibiciro bw'ibihingwa byabujijwe guhingwa mu karere aka n'aka byarazamutse cyane kuko ababizana babikura mu tundi turere.": ibyo bitangazwa na Jean Pierre Mpakaniye wo mu Rugaga Imbaraga rwibumbiyemo abahinzi n'aborozi bo mu Rwanda.

Ni muri ubwo buryo iterambere ry'ubuhinzi bw'ibigori mu bishanga, byatumye ibiciro by'imboga zari zisanzwe zihingwa mu bishanga bizamuka cyane kuko zabaye nkeya. Abacuruzi bajya kuzirangura ngo bajye kuzigurisha mu maduka y'abifite n'amasoko manini nk'ay'i Kigali.

Niba intego yo kongera umusaruro w'ubuhinzi muri rusange yaragezweho, iyo mpinduka mu mihingire ibangamira cyane imirire n'amafaranga yinjira mu miryango y'abaturage basanzwe b'abanyarwanda bifuza byibura ko niba badashoboye kurya umusaruro wabo wose, igiciro bawugurisha cyaba kingana imvune bagize n'amafaranga baba baratanze bagura ifumbire, imbuto n'ibindi..

Inkuru ya Fulgence Niyonagize na Venant Nshimyumurwa yasohotse ku rubuga Syfia 


-“The root cause of the Rwandan tragedy of 1994 is the long and past historical ethnic dominance of one minority ethnic group to the other majority ethnic group. Ignoring this reality is giving a black cheque for the Rwandan people’s future and deepening resentment, hostility and hatred between the two groups.”

-« Ce dont j’ai le plus peur, c’est des gens qui croient que, du jour au lendemain, on peut prendre une société, lui tordre le cou et en faire une autre ».

-“The hate of men will pass, and dictators die, and the power they took from the people will return to the people. And so long as men die, liberty will never perish.”

-“I have loved justice and hated iniquity: therefore I die in exile.

-“The price good men pay for indifference to public affairs is to be ruled by evil men.”

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