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Friday 11 January 2013

L’affaire des drones à déployer à l’Est - Le Rwanda veut tout décider sur la RDC




Déjà exprimée en 2008 par Alan Ross, à l'époque où il assumait les charges de Représentant Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies en République Démocratique du Congo, l'idée de l'utilisation des drones (avions téléguidés sans pilotes) pour la surveillance de la partie Est du territoire congolais vient d'être relancée par Hervé Ladsous, Chef du Département de Maintien de la Paix de l'Onu . Malheureusement, son souci de vouloir améliorer la collecte des renseignements militaires en vue de mieux lutter contre l'instabilité et l'insécurité à la frontière congolo-ougando-rwandaise n'avait pas rencontré l'adhésion des participants.

Longuement entendu à huis clos, à cet effet, le mardi 09 janvier 2013, au niveau du Conseil de Sécurité, Hervé Ladsous emble avoir plus de chance de convaincre qu'Alan Ross. On croit savoir que les révélations du panel d'experts des Nations Unies sur l'implication du Rwanda et de l'Ouganda dans les activités de la rébellion du M23 ainsi que l'installation de ce mouvement rebelle dans la durée au Nord-Kivu constituent des facteurs favorables à la réussite de sa démarche.

Selon le plan d'Hervé Ladsous, la surveillance aérienne de l'Est de la République Démocratique du Congo devrait reposer, dans un premier temps, sur trois drones, en plus d'hélicoptères et d'autres matériels. Au stade actuel, le vent semble tourner en faveur de notre pays. On laisse entendre que la majorité des membres du Conseil de Sécurité ne verraient aucun mal à ce que les drones soient mis à contribution pour la sécurisation de la partie Est de la RDC, afin de mettre un terme aux accusations et contre-accusations entre la RDC, le Rwanda et l'Ouganda au sujet des activités des forces négatives qui chercheraient à les déstabiliser. En effet, il est fait état du quitus de la France, des Etats-Unis d'Amérique et du Royaume Uni à la proposition de ce responsable onusien. Mais, l'opposition à la requête d'Hervé Ladsous se fait entendre à travers les voix des représentants de la Chine et de la Russie, pour des raisons non dévoilées.

Comme s'il s'agissait de son territoire, le Rwanda s'oppose 

Alors que les réticences de certains pays paraissent plus ou moins timides, le Rwanda a pour sa part protesté bruyamment. Fort de son statut de nouveau membre non permanent du Conseil de sécurité depuis le 1er janvier 2013, le pays de Paul Kagame a opposé une fin de non recevoir au projet défendu par Hervé Ladsous. Selon Olivier Nduhungirehe, Premier Conseiller à l'ambassade du Rwanda aux Nations Unies, « il n'est pas sage d'utiliser un objet électronique dont nous n'avons pas assez d'informations... L'Afrique ne doit pas être un lieu d'expérimentation des gadgets électroniques des services des renseignements occidentaux ».

La délégation rwandaise présente à New York a soutenu que l'usage des drones risque de poser le problème du respect de la souveraineté des pays limitrophes à la RDC. Dans l'hypothèse où la proposition d'Hervé Ladsous seyait approuvée, a-t-elle fait savoir, la Monusco devrait être assimilée à une des parties belligérantes sur le territoire congolais.

De leur côté, les observateurs s'étonnent de l'attitude du Rwanda au Conseil de Sécurité des Nations Unies. Les maîtres de Kigali s'opposent à un projet visant le retour d'une paix durable en RDC et dans l'ensemble de la sous-région des Grands Lacs, comme si le territoire congolais faisait partie du Rwanda. Une telle réaction donne à penser que Paul Kagame et ses lieutenants craignent que soit découvert leur jeu malsain consistant à soutenir militairement non seulement le M23 mais aussi d'autres forces négatives telles que les FDLR (Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda) et le conglomérat de nébuleuses Mai-Mai.

Le Rwanda a certainement des choses à cacher au niveau de sa frontière avec le Congo démocratique. S'il n'a pas d!agenda caché, Paul Kagame devrait se réjouir de la présence des drones dans l'espace aérien congolais, lui qui s'est toujours plaint de l'instrumentalisation, par les autorités congolaises, des miliciens génocidaires Interhamwe présents en grand nombre dans les rangs des FDLR.

Il est bizarre que le Rwanda fasse systématiquement obstruction à .toutes les initiatives de nature à ramener la paix au Congo. Des millions de Congolais constatent, avec indignation et amertume, que ce pays voisin qui prétend être la solution incontournable à la crise congolaise, est devenu plutôt un problème insoluble.

On se rappelle que lors de la sortie du Mapping Report ayant dénoncé des violations massives des droits de l'homme en RDC par l'armée rwandaise et le CNDP, le régime de Kigali avait élevé une vive protestation, le qualifiant de tissus de mensonges. Tout récemment, c'est encore le Rwanda qui a violemment remis en cause le rapport des experts des Nations Unies l'ayant formellement épinglé comme un des sponsors du M23.

Mais, quelque part, les autorités congolaises partagent une large part de responsabilité dans l'efficacité de la politique rwandaise consistant à transformer en «vérités» les «mensonges» sur la situation sécuritaire dans l'Est de la RDC. La mollesse de la diplomatie congolaise et le flou entretenu au sujet des relations soutenues avec le Rwanda, en dépit de son statut d'agresseur, ne peuvent que perturber les Etats disposés à soutenir la cause congolaise. La voix du Rwanda semble mieux écoutée sur la scène internationale car ce pays ne verse pas dans des prises de position hypocrites lorsqu'il s'agit de la défense de ses intérêts vitaux. Il est bon de rappeler que lors de son tout récent entretien téléphonique avec Barack Obama, le président rwandais Paul Kagame a déploré le déficit de leadership et la mauvaise gouvernance au Congo. C'était une façon de faire savoir à son homologue que les Congolais sont eux-mêmes responsables de leurs malheurs politiques, sécurit aires, économiques et autres.

L'opinion congolaise pense que le Conseil de Sécurité devrait s'interroger de façon particulière sur le cas de son nouveau membre non permanent qui prétend travailler pour la recherche d'une paix durable en RDCongo mais qui, paradoxalement, brille par des gesticulations suspectes au moment où la Monusco, qu'il a toujours accusé de ne pas contribuer à la stabilisation de la sous-région des Grands Lacs, s'apprête à recevoir des appareils sophistiqués de surveillance aérienne de la partie Est de son voisin.
Kimp 




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-“The root cause of the Rwandan tragedy of 1994 is the long and past historical ethnic dominance of one minority ethnic group to the other majority ethnic group. Ignoring this reality is giving a black cheque for the Rwandan people’s future and deepening resentment, hostility and hatred between the two groups.”

-« Ce dont j’ai le plus peur, c’est des gens qui croient que, du jour au lendemain, on peut prendre une société, lui tordre le cou et en faire une autre ».

-“The hate of men will pass, and dictators die, and the power they took from the people will return to the people. And so long as men die, liberty will never perish.”

-“I have loved justice and hated iniquity: therefore I die in exile.

-“The price good men pay for indifference to public affairs is to be ruled by evil men.”

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